L'homme qui voulait vivre sa vie
Douglas Kennedy
Belfond
Octobre 2010
400 pages
C'est grâce à l'adaptation cinématographique de ce roman que j'ai entendu parler de L'homme qui voulait vivre sa vie. J'ai reçu, de la part de Raphaël d'Ulike le roman + 2 places de cinéma pour en voir l'adaptation. Naturellement, j'ai débuté par le livre...
Résumé :
Dès les premières pages, je suis entrée dans la vie de Ben et de sa famille. Une vie terne et sans éclat, vide de sens et de sentiments bienveillants. Puis, je me suis étonnée de la tournure que prenaient les évènements. Je ne sais pour quelle raison, je ne m'attendais pas du tout à cela et j'ai été assez surprise par le meurtre.
Passé ce sentiment d'étonnement, j'ai suivi avec intérêt la fuite de Ben. C'est une histoire prenante et qui possède tous les ingrédiens pour un bon roman du genre (suspense, retournements de situation, perte de contrôle du personnage principal, exils, ...). Il s'agit d'un roman plaisant à lire mais qui m'a donné la désagréable impression que ce protagoniste inhumain vit dans une bulle de perfection, isolé de tous. A l'inverse, les autres personnages sont malmenés par l'auteur (notamment Beth, sa femme).
Il m'a donc plu de voir Ben en difficulté. J'ai particulièrement apprécié l'isolement qu'il s'est imposé lorsqu'il s'exile au Montana. Ces paysages m'ont enchantée. J'ai surtout beaucoup aimé l'atmosphère qui se dégage de ce petit village où Ben décide de s'arrêter et de continuer momentanément sa vie. Calme, paisibilité et beauté s'y côtoient. L'univers dans lequel se réfugie Ben (la photographie) rime parfaitement avec ces paysages. J'ai aussi beaucoup apprécié que ce protagoniste trouve sa voie malgré une existance tumultueuse.
MA NOTE : 7(-)/10
Sortie le : 03/11/2010
Durée : 1h55
Film français
Synopsis :
Ce film, je l'ai trouvé intelligent, étonnant et beau. Intelligent parce que le réalisateur (Lartigau) ne s'est pas contenté d'adapter fidèlement le roman. Il l'a voulu français, avant tout. Chose qui n'est pas évidente parce qu'on ressent intensémment l'Amérique à travers le roman. Pour que l'histoire se passe en France, il fallait donc en changer les codes. Ainsi, les personnages changent de nom et de prénom (Ben Bradford devient Paul Exben (remarquez le clin d'oeil) et Beth : Sarah), la culture est forcément différente et les décors sont aussi revisités. Le tournage a eu lieu à Paris et en Bretagne (lorsque Paul part faire du bateau).
Tout comme pour le roman, j'ai particulièrement accroché au moment où Paul prend la fuite (moment qui arrive plus tôt dans le film). Il part en voiture, comme Ben, et ne peut donc pas, selon toute logique se réfugier dans le Montana ! Le réalisateur a décidé d'emmener son personnage en Europe de l'est. Le tournage s'est passé au Monténégro. Et là, je dis bravo car j'ai ressenti exactement la même sensation de liberté et de calme qu'à la lecture du roman. J'ai retrouvé ce sentiment qui m'avait tant exaltée ! Je pense que Lartigau a choisi l'endroit le plus approprié pour cette adaptation. J'ai savouré ces paysages qui m'ont fait penser à la Croatie que j'affectionne particulièrement. C'est beau, tout simplement. Et là, je me suis sentie en communion totale avec le personnage incarné par Romain Duris (chose que je n'avais pas autant ressentie pour Ben).
Lartigau a apporté une plus-value impressionnante aux personnages. Romain Duris est très bon, j'ai ressenti énormément d'empathie pour ce personnage torturé (malgré son crime). J'avais beaucoup aimé Niels Arestrup dans Un prophète, une fois de plus, il m'a convaincue.
D'autres libertés ont été prises, notamment par rapport au scénario. La fin diffère totalement de celle du roman. Mais ce n'est pas plus mal car celle de Kennedy m'avait parue une peu lourde...
Pour conclure, c'est un film moins fouillé que le roman (certains passages sont éclipsés), mais qui possède des qualités indéniables. Je me suis sentie plus concernée par le film (peut-être parce que le héros est français ?!) et l'ai trouvé plus plausible. Ma préférence est nette. Lartigau a su tirer profit des meilleurs éléments du roman pour nous offrir une adapation largement à la hauteur (si ce n'est plus, selon moi !) de ce best-seller américain.
MA NOTE : 8/10
Un grand merci à Ulike pour ces deux belles découvertes
Commentaires
je te souhaite une bonne année, même si ton blog a l'air d'être fermé... j'espère pas...
Bises
Bonsoir Ulaz, je n'ai pas lu le roman dont on m'a dit beaucoup de bien. En revanche, le film adapté m'a pas mal déçue. La transposition USA vers l'Europe y est certainement pour quelque chose. Je crois qu'aux USA, on peut "disparaître" plus facilement. Romain Duris que j'aime beaucoup n'a pas la carrure pour le rôle. Dommage. Bonne soirée.
y'a plus personne ?
Je n'ai pas lu le livre mais j'ai vu le film que j'ai adoré. Sauf la fin, qui m'a laissée sur ma faim....
Une amie qui a lu le livre dit qu'il manque une part important (qui donnerait tout son sens au roman) dans le film...
houhouhou y'a quelqu'un ???
Je n'ai pas lu le livre, mais le film m'a déplu
les invraisemblances, je pense surtout au changement d'identité m'a semblé ubuesque au temps d'internet, non ?
J'ai beaucoup aimé la façon dont tu parles de ce film que j'ai vu et apprécié
Romain Duris joue fort bien et on l'accompagne dans son histoire avec un certain plaisir.
Amicalement à toi
genevieve
tu donnes envie, tiens! pas lu le roman, mais peut-être bien que je me laisserai tenter par le film!
Je n'ai lu ni vu le film mais ton billet les mettant en parallèle est très sympa. Je crois que je serais plus tentée par le film même si d'habitude j'aime bien lire le livre avant. Bon, j'avoue, Romain Duris y est sûrement pour quelque chose ;-)
ça donne envie ! je ne l'ai pas encore vu ni lu d'ailleurs...