VEF Blog

Titre du blog : Avis cinés et littéraires
Auteur : ulaz
Date de création : 26-08-2008
 
posté le 24-10-2013 à 16:32:28

"Le divan de Staline" de Jean-Daniel Baltassat

 

 

Résumé : 

 

1950, Staline se retire dans un palais en Géorgie, ce pays qui l'a vu naître. Le "Petit père des peuples" y fait venir Lidia, sa maîtresse de longue date. Cette dernière insiste pour que se joignent à eux Danilov, un artiste qui va leur exposer son illustre projet visant à célébrer la gloire éternelle de Iossif Vissarionovitch Staline.

 

Autant le dire tout de suite : j'ai éprouvé des difficultés à lire ce roman. Ma lecture a été laborieuse. Je pense que ce qui m'a le plus gênée, c'est de m'être sentie étrangère aux évènements et aux personnages pendant toute l'histoire. Staline est un personnage inaccessible. Il fait régner la terreur partout où il se trouve et s'en réjouit. Il a d'emblée installé autour de lui des barrières qui semblent infranchissables pour le reste du monde, qu'il s'agisse d'inconnus, de collaborateurs ou même de proches. L'auteur impose donc une distance entre Staline et le lecteur. Ce procédé se comprend et se justifie... Mais les autres personnages m'ont semblé tout aussi distants et insaisissables. Tout comme les évènements décrits par l'auteur.

 

Le roman est long au démarrage. La première partie, très descriptive ne comporte que très peu de dialogues et s'étire en longueur. Ceci dit, l'auteur possède un style qui lui est propre, un style particulier dont l'écriture fourmille d'énumérations, de descriptions ou de digressions.

 

Ce roman est très bien documenté. Baltassat connaît son sujet sur le bout des doigts : cette période historique n'a aucun secret pour lui et il maîtrise toutes les subtilités des relations entre les personnages. Malheureusement, ce n'est pas forcément le cas de son lecteur (en ce qui me concerne, en l'occurrence !)... Il n'est pas toujours évident de s'y retrouver entre les surnoms des uns et des autres, leurs attributions ou les relations qu'ils entretiennent vis-à-vis de Staline. Je me suis parfois sentie perdue. Mieux vaut maîtriser un tant soit peu le sujet pour savourer pleinement cette lecture.

 

La seconde partie du roman nous plonge dans un huis-clos malsain et étouffant. Atmosphère bien rendue par l'auteur qui utilise tous les stratagèmes pour alourdir l'ambiance du récit. Staline, face à ce jeune artiste totalement désemparé nous dévoile que ce roman traite aussi de l'emprise et du mensonge.

 

Jean-Daniel Baltassat signe ici un roman au thème peu commun et au style bien particulier. Le divan de Staline est un livre pour lequel j'ai eu du mal à accrocher mais dont je reconnais les qualités indéniables.

 

 

Merci à l'opération Masse critique et aux Editions du Seuil pour ce partenariat.