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"Un prophète" de Jacques Audiard

Date de sortie : 26/08/2009

Durée : 2h35

Film français

Selon le site officiel :

"Condamné à six ans de prison, Malik El Djebena ne sait ni lire, ni écrire. A son arrivée en Centrale, seul au monde, il paraît plus jeune, plus fragile que les autres détenus. Il a 19 ans.
D'emblée, il tombe sous la coupe d'un groupe de prisonniers corses qui fait régner sa loi dans la prison. Le jeune homme apprend vite. Au fil des " missions ", il s'endurcit et gagne la confiance des Corses.
Mais, très vite, Malik utilise toute son intelligence pour développer discrètement son propre réseau..." 

Ce film, j'ai eu la chance de le voir en avant-première (et gratuitement en plus) vendredi dernier. L'avant première a eu lieu dans un grand complexe, pas loin de Lille. Les acteurs et Jacques Audiard étaient présents, mais à notre étonnement, ils sont venus avant la projection (sûrement pour être dans le timming et ne pas arriver en retard pour les autres projectioins qui suivaient.). Silence dans la salle, nous buvons les paroles des acteurs alors que nous ne les connaissons même pas. Certains paraissent très intimidés par ce monde et par l'intérêt que nous leur portons. Audiard est le plus bavard, il raconte la genède du film (un séjour à la prison de la santé), le choix des acteurs (certains remarqués dans des petits films, d'autres choisis sur casting), les décors (la prison n'est pas réelle), ...  

La projection commence. Le ton est donné : violences verbales et physiques, chantage, loi des mafias, trafics et trahisons mais aussi fraternité, humilité et apprentissages. Le film est très violent, mais la prison implique cette violence, forcément. Cela se justifie donc. Mais ce n'est pas pour autant qu'il est facile de regarder certaines images. Malik subit de façon très brutale pressions, coups bas et agressions. Mais il va savoir rebondir et grandir dans cet univers.

Tahar Rahim est absolument fabuleux dans ce rôle. C'est une vraie révélation dont les médias s'emparent, je lui souhaite une longue et jolie carrière. Cependant, il n'est pas le seul a avoir été brillant. Tous les acteurs sont géniaux ! César Luciani (Niels Arestrup) fout la chair de poule, on ressent une réelle empathie pour Ryad (Adel Bencherif), Jordi le gitan (Reda Kateb) apporte la touche d'humour qu'il manquait et Reyeb (Hichem Yacoubi) joue un rôle déterminant dont j'ai beaucoup aimé l'idée. Je ne vais pas trop en dire de peur de trop en dévoiler.

Dans tous les cas, le fait que les acteurs se transforment à ce point pour jouer ces rôles est absolument extraordinaire. Les figurants, quand à eux sont, pour certains, d'anciens détenus qui campent tous un rôle déterminant. Comme le disait Hichem Yacoubi lors de l'avant-première : « les figurants sont les poumons du film ».

Audiard, quant à lui, a su tirer parti du meilleur de chacun des acteurs. Et apparemment il est très exigeant, selon les acteurs présents à l'avant-première. Tous le dirent sur le ton de la rigolade mais comme ils le specifient : c'est tout à fait normal. Pour un film de cette qualité, le réalisateur se doit de mener ses acteurs avec rigourosité.

La BO est pas mal du tout, de bons morceaux viennent rythmer ce film et jamais on ne tombe dans le larmoyant malgré certaines situations totalement terrifiantes.

Selon moi, certaines scènes sont un peu improbables et un élément m'a intriguée mais il s'agit de détails qui sont dérisoires face à un film aussi réussi. Je comprends tout à fait l'agitation des médias, du festival de Cannes autour du film. Elle est largement justifiée. 

Il y a tellement à dire à propos de ce film que je pourrai écrire des pages entières mais je pense avoir dit l'essentiel. N'hésitez pas à aller visiter le site officiel : (cliquez sur l'image)

MA NOTE : 9/10