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"La guerre au bout du couloir" de Christophe Léon

La guerre au bout du couloir

Christophe Léon

Thierry Magnier Eds

Octobre 2008

Un mot de l'éditeur : 

"Le mois de juin 1962 est très chaud à Oran. Ce jour là, Maurice, dit Momo, se retrouve seul à la maison avec son petit frère Alain, un bébé en couches. Ses parents ont disparu alors Momo part chercher de l'aide (surtout pour changer les couches d'Alain) mais leur tante Rosine non plus n'est pas à la maison. Des algériens en armes défilent dans les rues. Momo et Alain sont recueillis par un vieil indigène qui leur vendait des légumes au marché."

Ce roman est destiné aux enfants à partir de 12 ans. Mais je doute vraiment qu'un enfant de 12 ans ait connaissance des faits qui se déroulèrent en 1962 en Algérie.

Ce petit roman est très intelligent et bien mené. La guerre au bout du couloir comporte deux parties bien distinctes (qui s'emboîtent l'une dans l'autre). Tout d'abord, le récit de Momo composé de flash-back nous ramène parfois des années en arrière. Cette narration nous permet de comprendre la vie en Algérie dans les années 60. A travers les pensées du jeune garçon, nous suivons la vie quotidienne d'une famille. On se rend alors compte que la colonisation française a laissé des traces indélébiles et que les relations entre indigènes et pieds-noirs sont extrêmement tendues.  

La première partie du roman fourmille de phrases percutantes et drôles :

"Elle ne rit que si on la pince, Rosine. Et je ne vois pas qui se risquerait à la pincer."

"_ C'est bon. Dis-je dans un excès d'hypocrite léchage de babouches"

"Je zyeutais Sébastienne par en dessous tandis que Mme Exabrupto nous conviait chaleureusement _  c'est à dire qu'elle nous promettait de brûler en enfer si nous n'obtempérions pas _ à nous confesser chaque semaine." 

Parallèlement, Momo nous conte son périple pour échapper aux hommes armés. Ces instants sont beaucoup plus rudes et nous ramènent à la réalité. Nous découvriront, en même temps que le narrateur que ce racisme latent va finir par éclater.

Ce petit roman est assez dur mais il semble coller au plus près à la réalité. Les quelques interrogations de la fin du livre ne m'ont pas dérangées plus que cela car j'ai apprécié cette lecture. Le récit de l'adolescent permet d'aborder ces évènements sous un oeil nouveau.

MA NOTE : 7/10