Auteur : ulaz
Date de création : 26-08-2008
"L'aveuglement" de José Saramago
L'aveuglement
José Saramago
Points
Septembre 2008
365 pages
Un mot de l'éditeur :
"Un homme devient soudain aveugle. C'est le début d'une épidémie qui se propage à une vitesse fulgurante à travers tout le pays. Mis en quarantaine, privés de tout repère, les hordes d'aveugles tentent de survivre à n'importe quel prix. Seule une femme n'a pas été frappée par la "blancheur lumineuse". Saura-t-elle les guider hors de ces ténèbres désertées par l'humanité? "
J'ai lu une critique sur un blog (malheureusement je ne sais plus lequel, je ne peux donc pas mettre le lien) qui m'a tout de suite convaincue : je le savais, ce livre méritait d'être lu et je l'apprécierai !
A vrai dire, j'ai tout de suite été décontenancée devant le style Saramago. Je ne sais pas si cet auteur a utilisé ce style pour tous ses romans, mais il est sans nul doute assez rare pour le spécifier.
D'abord, la ponctuation. Il est très étrange de ne pas utiliser les guillemets ou les tirets lors de discussions entre les personnages. Les dialogues sont donc totalement intégrés au texte narratif, ce qui donne un sentiment de malaise, on se sent enfermés dans ce texte qui ne nous laisse aucun répit. C'est comme ci l'auteur était pressé de finir son roman et qu'il avait volontairement occulté ces "détails".
Ensuite, les appelations données aux personnages. Ici, aucun n'a de prénom ni de nom de famille. Pour l'une, ça sera "la jeune fille aux lunettes teintées", pour l'autre "la femme du médecin" ou encore "le garçonnet louchon". J'ai trouvé ce procédé étonnant. D'autant plus qu'au commencement du roman, j'ai supposé que l'auteur voulait mettre des barrières entre ses personnages et les lecteurs. Puis, au fil des pages, j'ai compris le pourquoi de ce procédé. De plus, l'absence des prénoms ne gêne en rien le déroulement de l'histoire. Ces personnages sont humains, et même si on ne sait pas comment ils s'appellent, on ne peut que souffrir avec eux.
Car il s'agit d'une souffrance extrême. Ce roman est très difficile. Les personnages vivent des moments insupportables autant physiquement que psychologiquement.
Néanmoins, l'histoire m'a totalement emportée. Le huis-clos de la quarantaine est effrayant au possible mais c'est le moment qui m'a le plus captivée car j'ai pu explorer au plus près chacun des personnages.
L'aveuglement nous emporte dans un labyrinthe de sentiments et d'émotions. On ne sait plus en sortir, mais qu'importe, on savoure ce roman remarquable.
Blindness est une adaptation ciné sortie en 2008...
Ca ne sera pas pour tout de suite pour moi, de peur d'être déçue.
MA NOTE : 9/10
Commentaires
C'est un de mes livres préférés. Il m'a procuré des sentiments multiples et j'ai adoré!!!
kikou Ulaz, déjà merci de ta réponse, waouuu je connais pas ce film, va falloir que je me rapproche un peu plus lol, douce journée bisous
J'avais également déjà lu des avis assez décontenancés sur le style de cet auteur. Ses thèmes ont toujours l'air passionnant mais le style me rebute. J'essaierai peut-être une fois. Je vois que tu lis le Guérisseur. J'espère qu'il est bien, je le lirai aussi pendant les fêtes.
Merci pour cet éclaircissement quand au style de l'auteur. C'est en effet assez déconcertant, je comprends que tu aies repoussé ta lecture. Mais une fois le livre commencé, on ne peut que le dévorer !
De mon côté, j'avais aussi repéré "Tous les noms"
Jamais lu Saramago mais j'avais repéré "Les intermittences de la mort" et, d'après ce que j'en ai vu en le feuilletant, le style est similaire à ce que tu évoques ici car on aurait dit une phrase infinie (ce qui m'a conduite à différer ma lecture car je ne me sentais pas réceptive).