Date de sortie : 19/08/09

Durée : 2h33

Film américain et allemand

Je suis très embêtée avec ce film... C'est pourquoi je ne mettrai pas de note (peut-être plus tard quand je saurais enfin si je l'ai vraiment apprécié ou pas)... Enormément de choses m'ont plues mais alors quel malaise à la sortie de la salle ! Je pense que Tarantino avait ce but en tête, donc on peut dire que le film est réussi...

Le film nous remémore la seconde guerre mondiale en territoire français mais nous apporte un aspect un peu inédit :

J'ai particulièrement apprécié la première scène du film où nous découvrons la vie de la famille LaPadite. Le morceau choisi par Tarantino nous entraîne tout de suite dans le film. La BO est, comme d'habitude, superbe.

J'ai beaucoup aimé que le réalisateur tourne des scènes en français et d'autres en allemand. On retrouve bien la patte de Tarantino : des emprunts à plusieurs genres cinématographiques, quelques dialogues ou monologues tout à fait imagés et dont le spectateur aurait pû se passer pour la compréhension de l'histoire, la vengeance de Shoshanna (une fois encore, Tarantino veut du sang, des tripes et de la haine !) ou encore l'hémoglobine associée à l'humour carrément noir mais très drôle.

La violence est parfois insoutenable mais on s'en étonne plus que dans Kill Bill, Reservoir Dogs ou Pulp Fiction. Je ne comprenais pas vraiment pour quelle raison. Après avoir lu le billet de Reno je suis totalement de son avis : "la Seconde Guerre mondiale a été assez horrible pour qu'on réécrive par dessus une histoire comme celle-là". C'est tout à fait ça ! Se dire que ce film traîte d'une telle manière une partie de l'Histoire m'a carrément retournée.

Mis à part ça, les acteurs sont tout à fait géniaux. Je comprends l'engouement qu'ont eu tous les spectateurs avec Christoph Waltz qui joue le colonel Landa. Il interprète ce rôle magistralement. Brad Pitt, quant à lui est très bon dans ses répliques hilarantes. Mélanie Laurent s'en sort pas mal malgré quelques scènes surjouées, à mon goût. Les autres sont également tous très bons (Daniel Brül en gentil nazi avec les jolies filles mais qu'il ne faut pas trop chatouiller, Diane Kruger la belle allemande qui retourne sa veste, Eli Roth qui a un air de vrai fou, ...). Tous jouent un rôle fondamental et sont géniaux.

Frankenstein (ou le Prométhée moderne)

Mary Shelley

Lgf

1997

256 pages

L'histoire, tout le monde la connaît :

"Fruit d'une manipulation scientifique hasardeuse, la créature Frankenstein échappe à son créateur. Livré à lui-même, rejeté par les hommes, le monstre devient méchant et se révolte contre celui qui lui a donné la vie."

A la lecture de ce bouquin, Mary Shelley est apparue, à mes yeux, comme une femme de lettres extrêmement douée. Rappelons-le, ce roman a été écrit en 1818 et, sincèrement, il n'a pas beaucoup vieilli. Je trouve ça vraiment bluffant !

Shelley nous raconte ici une histoire fantastique qui donne froid dans le dos. L'auteure utilise différents effets : plusieurs mises en abyme (un autre récit s'intercale dans le récit initial) ainsi qu'une narration polyphonique (différents narrateurs se partagent l'histoire). On commence donc le récit avec Walton, explorateur, qui, comme dans un roman épistolaire envoie des lettres à sa soeur. Puis arrive Victor Frankenstein qui, à bout de force et perdu au milieu de nulle part a été recueilli par Walton et son équipage. Enfn, un troisième récit s'immisce : le "démon" prend à son tour la parole.

Ces procédés ne brouillent pas tant les pistes que cela car chacun des personnages respecte un espace bien définit (la narration ne passe jamais d'un personnage à l'autre sans que le lecteur n'en soit prévenu). Ces techniques apportent au roman un mélange de sensations étonnant. Les émotions des personnages ne sont jamais occultées et le lecteur se met à éprouver de l'empathie pour chacun. Les sentiments sont tellement changeants que cela donne un véritable dynamisme au livre. J'ai trouvé à Mary Shelley un don pour nous transmettre l'état d'esprit de ses protagonistes.

L'auteure va tout de même un peu loin dans ce langage soutenu qu'elle utilise (métaphores, poésie et bonnes manières). Non pas que les mots soient complexes, mais ils ne sont pas toujours adaptés aux situations. Pour exemple, lorsque la créature prend la parole, elle s'exprime avec tant d'aisance que cela en devient improbable. Elle, qui ne savait pas parler et qui a appris par elle même (grâce à l'aide involontaire d'une famille), ne pourrait pas si bien utiliser le langage.

Malgré ce point qui m'a un peu dérangée, j'ai trouvé ce livre prenant, déstabilisant et émouvant.

MA NOTE : 8/10

Durée : 1h30

Film autrichien, allemand, croate, bosniaque

"Esma, mère célibataire, vit avec sa fille de douze ans, Sara, dans le Sarajevo de l'après-guerre. Sara doit participer à une excursion scolaire. Esma accepte un job de serveuse dans une boîte de nuit pour réunir l'argent nécessaire. Sara se lie d'amitié avec Samir qui, comme elle, n'a pas de père. Leurs pères sont des héros de guerre, morts au combat. Cependant, lorsque la fille aborde ce sujet avec sa mère, Esma répond toujours de manière évasive. Sara a le sentiment qu'elle lui cache quelque chose..."

Ce film, que je ne connaissais pas avant d'emprunter le dvd m'a attirée par la mention "ours d'or Berlin 2006".

Sarajevo, mon amour, emporte le spectateur dans le Sarajevo populaire. Esma est pauvre mais elle s'en sort grâce à des efforts quotidiens. Apprenant qu'elle va devoir payer 200€ pour une sortie scolaire, Esma va se démener. Elle trouve un travail dans un bar de nuit, demande l'aide d'une amie pour garder sa fille le soir et part gagner son maigre salaire.

La solidarité et l'amour entre mère et fille est le thème central de ce film. Au delà de ça, on est confronté à l'après-guerre où les hommes morts au combat sont devenus des héros. Les séquelles sont encore bien présentes mais la population se remet à vivre normalement. Esma, quant à elle, est marquée à jamais.

Sarajevo mon amour nous offre une mutitude de chansons qui nous imprègnent de ce pays méconnu qu'est la Bosnie. Ces paroles (vostf obligatoire !)nous aident à mieux comprendre la situation à laquelle doivent faire face tous ces habitants et les rythmes nous insuflent la culture du pays. Les acteurs sont bons et touchants, notamment Esma et sa fille.

C'est un film à voir pour sa simplicité et pour la découverte d'une histoire émouvante. 

MA NOTE : 7/10

Date de sortie : 26/08/2009

Durée : 2h35

Film français

Selon le site officiel :

"Condamné à six ans de prison, Malik El Djebena ne sait ni lire, ni écrire. A son arrivée en Centrale, seul au monde, il paraît plus jeune, plus fragile que les autres détenus. Il a 19 ans.
D'emblée, il tombe sous la coupe d'un groupe de prisonniers corses qui fait régner sa loi dans la prison. Le jeune homme apprend vite. Au fil des " missions ", il s'endurcit et gagne la confiance des Corses.
Mais, très vite, Malik utilise toute son intelligence pour développer discrètement son propre réseau..." 

Ce film, j'ai eu la chance de le voir en avant-première (et gratuitement en plus) vendredi dernier. L'avant première a eu lieu dans un grand complexe, pas loin de Lille. Les acteurs et Jacques Audiard étaient présents, mais à notre étonnement, ils sont venus avant la projection (sûrement pour être dans le timming et ne pas arriver en retard pour les autres projectioins qui suivaient.). Silence dans la salle, nous buvons les paroles des acteurs alors que nous ne les connaissons même pas. Certains paraissent très intimidés par ce monde et par l'intérêt que nous leur portons. Audiard est le plus bavard, il raconte la genède du film (un séjour à la prison de la santé), le choix des acteurs (certains remarqués dans des petits films, d'autres choisis sur casting), les décors (la prison n'est pas réelle), ...  

La projection commence. Le ton est donné : violences verbales et physiques, chantage, loi des mafias, trafics et trahisons mais aussi fraternité, humilité et apprentissages. Le film est très violent, mais la prison implique cette violence, forcément. Cela se justifie donc. Mais ce n'est pas pour autant qu'il est facile de regarder certaines images. Malik subit de façon très brutale pressions, coups bas et agressions. Mais il va savoir rebondir et grandir dans cet univers.

Tahar Rahim est absolument fabuleux dans ce rôle. C'est une vraie révélation dont les médias s'emparent, je lui souhaite une longue et jolie carrière. Cependant, il n'est pas le seul a avoir été brillant. Tous les acteurs sont géniaux ! César Luciani (Niels Arestrup) fout la chair de poule, on ressent une réelle empathie pour Ryad (Adel Bencherif), Jordi le gitan (Reda Kateb) apporte la touche d'humour qu'il manquait et Reyeb (Hichem Yacoubi) joue un rôle déterminant dont j'ai beaucoup aimé l'idée. Je ne vais pas trop en dire de peur de trop en dévoiler.

Dans tous les cas, le fait que les acteurs se transforment à ce point pour jouer ces rôles est absolument extraordinaire. Les figurants, quand à eux sont, pour certains, d'anciens détenus qui campent tous un rôle déterminant. Comme le disait Hichem Yacoubi lors de l'avant-première : « les figurants sont les poumons du film ».

Audiard, quant à lui, a su tirer parti du meilleur de chacun des acteurs. Et apparemment il est très exigeant, selon les acteurs présents à l'avant-première. Tous le dirent sur le ton de la rigolade mais comme ils le specifient : c'est tout à fait normal. Pour un film de cette qualité, le réalisateur se doit de mener ses acteurs avec rigourosité.

La BO est pas mal du tout, de bons morceaux viennent rythmer ce film et jamais on ne tombe dans le larmoyant malgré certaines situations totalement terrifiantes.

Selon moi, certaines scènes sont un peu improbables et un élément m'a intriguée mais il s'agit de détails qui sont dérisoires face à un film aussi réussi. Je comprends tout à fait l'agitation des médias, du festival de Cannes autour du film. Elle est largement justifiée. 

Il y a tellement à dire à propos de ce film que je pourrai écrire des pages entières mais je pense avoir dit l'essentiel. N'hésitez pas à aller visiter le site officiel : (cliquez sur l'image)

MA NOTE : 9/10

Coraline

Neil Gaiman

Albin Michel

2003

153 pages

4ème de couv :

"Coraline vient d'emménager dans une étrange maison et, comme ses parents n'ont pas le temps de s'occuper d'elle, elle décide de jouer les exploratrices. Ouvrant une porte condamnée, elle pénètre dans un appartement identique au sien. Identique, et pourtant..."

Suite au film d'animation sorti récemment (que je n'ai pas encore vu), j'ai découvert que Coraline était, à la base, un livre écrit par Neil Gaiman. (Auteur dont j'avais entendu parler à la sortie du bouquin L'étrange vie de Nobody Owens que j'ai noté dans ma LAL).

Coraline peut appartenir au genre de la littérature jeunesse car l'héroïne est une petite fille, l'écriture est assez simple et le bouquin se lit vite. Pourtant, selon moi, c'est un roman fantastique destiné à tous.

L'idée de l'emménagement d'une famille dans une vieille maison qui possède un terrible secret n'est pas nouvelle. Ici, ce que l'auteur a développé, c'est l'histoire d'un monde parallèle. Coraline va entrer dans cet endroit presque identique que celui qu'elle a quitté. Mais ce monde va se révéler cruel et malfaisant. J'ai beaucoup apprécié ce concept et l'histoire donne froid dans le dos par moment.

J'ai moins apprécié que l'héroïne (qui n'est qu'une enfant, rappellons-le) soit courageuse au plus haut point et étonnamment sûre d'elle. Dans cette situation, un enfant réagirait-il de cette façon ? (Si je me mettais à la place de la jeune fille je répondrais non !).

Mis à part ce point, ce roman m'a séduite. Il est original, et, même si l'on devine certains éléments de l'histoire, on reste admiratif face à l'imagination débordante de l'auteur. Gaiman nous livre ici une histoire plaisante grâce à sa plume qui allie simplicité et efficacité.

MA NOTE : 8/10