TOME 1 : Larmes d'abeille

Le grand mort

Régis Loisel, Vincent Mallié & Jean-Blaise Dijan

Vents d'ouest

Novembre 2007

Pauline, étudiante en sciences éco qui comptait se mettre au vert pour ses révisions va se retrouver bloquée dans la forêt bretonne.  Suite à sa panne d’essence, Pauline se voit offrir de l'aide par Erwan qui propose de l'héberger. Contrainte par les circonstances, elle finit par accepter... Tandis qu’elle mange, il parcourt un vieux grimoire traitant du « petit peuple »... Elle ricane de ces sornettes. Elle ignore alors, que cette rencontre sera pour elle le point de départ vers un autre univers, un autre espace-temps, où toute sa vie et ses principes vont basculer...

Ce premier tome m'a agréablement surprise. Je ne connaissais pas cette BD, je l'ai empruntée par hasard.

Les dessins de Mallié sont superbes (jeux d'ombres et couleurs, notamment), ils nous emportent dans cet autre monde. Ce premier tome m'a fait penser à un conte initiatique. Toute la magie et la poésie qui en ressort m'ont émerveillée. Le "petit peuple" est surprenant, on ne comprend pas son langage (dessiné par des caractères étranges) mais on l'apprécie pour sa simplicité et son innocence.

TOME 2 : Pauline

Le grand mort

Régis Loisel, Vincent Mallié & Jean-Blaise Dijan

Vents d'ouest

Décembre 2008

Le 2ème tome nous ramène assez rapidement à la réalité. Mais il s'agit d'une réalité bien noire. Erwan revient dans un Paris chaotique, plusieurs années après son départ. Il souhaite retrouver Pauline. Il y découvre l'extrême misère qui règne dans les rues et le ras-le-bol de la population. 

Ici, les dessins deviennent plus réalistes. Toute la magie s'est envolée. Mais j'ai apprécié ce deuxième tome car nous découvrons qu'il existe un parallèle entre les deux mondes. Enfin, il conclut par un élément capital qui nous laisse sur notre faim. Il me tarde donc de lire le 3ème volume !

MA NOTE : 7/10

Selon l'éditeur :

"Margaret a deux soucis dans la vie : son appartenance religieuse indéfinie, qui laisse ses copines perplexes, et son tour de poitrine qui se refuse, pour l’instant , à évoluer. A qui peut-on parler de ce genre de problèmes sans crainte ? pourquoi pas à Dieu ?"

Je n'en reviens pas : ce livre a mon âge !!! Si je disais qu'il n'a pas vieilli, je ne serai pas honnête, on trouve quelques expressions obsolètes par-ci par-là. Mais je n'ai pas trouvé cela gênant car malgré tout, je me suis sentie très proche de Margaret. En lisant ces lignes, je me suis remémoré mes années pré-ado. Judy Blume n'édulcore pas les sentiments que ressentent ses jeunes héroïnes, par ce biais, l'auteure nous transmet un tas d'émotions.

Ce roman propose une histoire d'ados assez classique (avec les ingrédients imparables : fêtes, garçons, amitié ou puberté).

Mais parallèlement, Dieu, tu es là ? C'est moi Margaret expose des questionnements d'ordre religieux. C'est un roman très intelligent. Le père de Margaret est juif, sa mère chrétienne. Et elle, qui est-elle ? Margaret va entrer dans une église, puis dans une synagogue. Tout en parlant à Dieu pour lui exposer ses soucis, Margaret se met à douter de son existance. Sa famille qui s'est déchirée il y a bien longtemps à cause de ces croyances n'arrange pas les relations entre Margaret et cet hypothétique Dieu.

MA NOTE : 7/10

La résistance, l'histoire de Peter

Gemma Malley

Naïve

2008

4ème de couverture :

"Angleterre, 2150.
La mort n'existe plus. Les hommes vivent à l'ère de la Longévité : pas de morts... mais, pour éviter le surpeuplement, pas de naissances non plus. Peter et Anna ont un point commun : ils n'auraient jamais dû naître. Parce qu'une vie éternelle leur semble contre nature, parce que le système de la Longévité a gâché leur enfance, parce qu'il menace leurs rêves, ils ont décidé d'entrer en lutte. Pour sa suppression."

Ce roman ados fait suite au premier tome La déclaration (cf lien en bas de cet article). J'avais hâte de voir ce qu'était devenues les vies d'Anna et de Peter. Dans un premier temps, je craignais que l'auteure qui écrit ici une histoire centrée sur le personnage de Peter ne délaisse Anna. J'aurais aimer les voir intervenir l'un autant que l'autre, pourtant le titre est bien clair : Peter est le protagoniste. J'ai donc entamé ma lecture et même si Anna n'est pas suffisamment présente à mon goût, elle n'est tout de même pas oubliée et on suit l'évolution de son personnage.

La résistance possède un suspense plus important que La déclaration. Et j'ai apprécié tourner les pages à toute vitesse pour connaître la fin d'un chapitre. Sur ce point, l'auteure m'a épatée. J'ai été totalement prise dans cette histoire et j'en garde un bon souvenir. Son écriture est fluide et agréable. Malley a gardé cette touche qui m'avait beaucoup plu lors de ma précédente lecture. Les sentiments de chacun sont très bien transcrits.

Par ailleurs, j'ai été un peu déçue à propos de certains passages. Malley n'a pas utilisé de chemins tortueux pour faire sortir ses personnages de situations inextricables (par exemple Peter qui trouve en un clin d'oeil la porte secrète). J'ai trouvé le procédé parfois trop facile. C'est notamment pour cette raison que mon coeur balance pour le premier tome.

3ème tome à suivre ?!

MA NOTE : 7/10

Sortie : 1932

(Date de reprise cinéma : 24 septembre 2003)

Durée : 1h05

Film américain

"Dans un cirque ambulant, le bonimenteur met en garde les âmes sensibles. La parade des monstres va commencer : homme-tronc, soeurs siamoises, nains, etc. Mais au final, on pourra découvrir le plus insupportable des spectacles : la métamorphose de la belle et grande écuyère, Cléopâtre, qui a cédé aux démons de la cupidité et du crime."

Ce film qui date de 1932 n'a absolument pas vieilli ! Freaks restera longtemps dans ma mémoire tellement il est fort et dérangeant. Ce film est un classique qu'il faut absolument avoir vu !

Les acteurs sont très bons, j'ai trouvé une spontanéité et un jeu très naturel. Je me suis demandée si des trucages avaient été réalisés et j'ai découvert que les acteurs étaient en fait des artistes exhibés dans une foire aux monstres appartenant au cirque Barnum.

L'aspect effrayant des "monstres" est vite mis de côté par le réalisateur (même si certains sont assez spectaculaires, il faut bien le reconnaître). Browning prend le parti de nous dévoiler leur humanité. A l'inverse, le personnage de Cléopâtre est plus que détestable. Tous ceux qu'elle traîte de monstres sont en fait beaucoup plus humains qu'elle. Véritable plaidoyer pour la tolérance, ce film a su éviter de tomber dans le pathos tout en délivrant un message extrêmement fort.

J'ai juste regretté que cela se termine si vite. Les censeurs de l'époque n'ont pas laissé le choix au réalisateur qui a du couper 30 minutes de film. Ceci étant dit, Browning est devenu aujourd'hui un avant-gardiste de génie.

MA NOTE : 10/10

Le Guériseur 

Inger Ash Wolfe

Fleuve Noir

Octobre 2009

Un mot de l'éditeur :

"À Port Dundas, petite commune somnolente du Canada, Hazel Micallef, chef de police (par intérim) depuis plusieurs années déjà, 61 ans, divorcée, tourmentée par des maux de dos épouvantables, essaie vainement de noyer sa douleur dans les anti-inflammatoires et le whisky.
Un jour semblable à tous les autres, un drame effroyable vient ébranler la quiétude de cette ville endormie. Une de ses habitantes est retrouvée sauvagement assassinée. La victime est une femme de 81 ans, atteinte d'un cancer en phase terminale. [...] Deux jours plus tard, une affaire étrangement similaire est recensée à quelques centaines de kilomètres de là. Peu à peu, les cas se multiplient […]"

J'ai reçu ce livre dans le cadre d'un partenariat avec BoB. Je remercie les éditions du Fleuve Noir pour cet envoi. Inger Ash Wolfe est apparemment le pseudonyme d'un auteur célèbre en Amérique du nord dont le nom véritable n'a pas été révélé.

Ce thriller m'a captivé de la première à la dernière page. L'histoire est bien menée et l'intrigue assez étoffée pour ne pas stagner. Le suspense m'a tenu en haleine tout au long de ma lecture. Je ne me suis pas ennuyée une seconde ! Ce qui m'a vraiment enthousiasmée c'est l'originalité de l'histoire. Une partie de l'intrigue repose sur cette question : Si les victimes sont consentantes, peut-on parler de meurtre ?

A propos des personnages, j'ai été plus que surprise ! Je ne me suis pas vraiment attachée au chef de police (Hazel), mais plutôt au tueur ! Hazel est une femme qui souffre physiquement, qui est divorcée depuis des années et qui vit avec sa mère. Sa vie ne lui plaît pas... Et à moi non plus ! J'ai trouvé bien plus intéressant de suivre Simon dans son voyage !

Pas mal de détails sanglants sont énumérés. Notamment le fait que le tueur s'est appliqué à déformer la bouche de (presque) toutes les victimes. Cet élément n'est pas anodin, on le devinera vite... Tous ces détails décrits par l'auteur rendent l'affaire réaliste. On se voit en compagnie des protagonistes, sur les lieux des crimes... C'est étonnant (et assez nauséeux).

La fin m'a semblée peut-être un peu trop rapide. Mais surtout, je ne l'ai pas trouvée à la hauteur de Simon. Ce personnage très complexe et très intelligent (bien que complètement dérangé, soyons d'accord !) aurait pû faire tourner les choses autrement.

MA NOTE : 8/10