Des fleurs pour Algernon

Daniel Keyes

J'ai lu

2001

252 pages

4.80€ 

4ème de couverture :

"Algernon est une souris de laboratoire dont le traitemebt du Pr Nemur et du Dr Strauss vient de décupler l'intelligence. Enhardis par cette réussite, les deux savants tentent alors [...] d'appliquer leur découverte à Charlie Gordon, un simple d'esprit employé dans une boulangerie. C'est bientôt l'extraordinaire éveil de l'intelligence pour le jeune homme. Il découvre un monde dont il avait toujours été exclu. [...]

(Non, je ne dévoilerai pas la fin !)

J'ai voulu me procurer ce livre car j'en ai beaucoup entendu parler et le résumé me donnait vraiment envie. Selon Wikipédia, "la nouvelle a été publiée en 1959 et a remporté le prix Hugo de la meilleure nouvelle courte en 1960. Le roman a été publié en 1966 et a obtenu le prix Nebula du meilleur roman la même année." Prometteur, donc.

Dès le départ, on est un peu déconcerté : "J'été a la moitié du birinte quant j'ai entendu Algernon faire couic come si elle été de nouvo contante d'avoit réussi et ca voulais dire qu'elle avez gagné la course" (p. 13).

Mais on s'habitue assez vite à cette lecture et plus Charlie devient intelligent, plus il écrit de manière compréhensible.

J'ai vraiment apprécié ce livre pour plusieurs raisons. Tout d'abord, l'histoire en elle même est passionnante. Je n'avais pas lu la 4ème de couverture jusqu'à la fin, j'ai ainsi conservé un peu de suspense et c'est tellement mieux ainsi !

Ensuite, l'idée du "compte rendu" (sorte de journal) que Charlie tient nous permet de ressentir une certaine empathie envers lui. On entre dans son existence, on cohabite avec lui, ressentant ainsi ses doutes, ses espoirs et ses échecs.

Enfin, le livre est bien construit : il passe de la vie de Charlie (quotidien, retours sur ses souvenirs, découverte de l'amour et de l'amitié) à l'expérience scientifique. Aucune description ennuyeuse ne vient troubler la lecture. Chacun des passages a son utilité.

MA NOTE : 9/10

Vous avez lu un livre qui vous plaît particulièrement ou que vous avez envie de partager ?  Ou encore, vous souhaitez partir à la chasse aux livres ?

Alors inscrivez-vous sur ce site (portail d'entrée francophone en cliquant sur la bannière ou celui en anglais) et déposez votre livre dans un endroit public (en jargon bookcrossing : "libérez-le !") pour que quelqu'un le trouve et le laisse à son tour dans un endroit public après l'avoir lu... 

Si vous considérez un livre comme trop précieux pour être libéré, alors achetez-le en poche d'occasion !

" L'idée vint à Ron Hornbaker en Mars 2001, alors que lui et sa femme Kaori admiraient le site PhotoTag.org, qui suit des appareils photo jetables laissés dans la nature. Il connaissait déjà le populaire site WheresGeorges.com (qui suit les billets américains de part le monde grâce à leur numéros de série), et cela lui donna une idée : de quel autre objet physique les gens pourraient-il bien vouloir suivre la trace ? Quelques minutes plus tard, après un coup d'oeil à ses étagères pleines, l'idée des livres lui vint à l'esprit. Après deux heures de recherches de plus en plus frénétiques sur Internet, Ron réalisa que rien de ce genre n'existait encore. Et puisque les livres seraient au centre du site, cela couronnerait une vie entière d'amour de la lecture . Cette nuit-là, à 3 heures du matin, il avait déjà trouvé le nom, enregistré le domaine et Kaori avait réalisé des esquisses du logo, un panneau de signalisation représentant un livre jaune en train de courir. Le reste ne fut plus que de l'exécution. "

Je trouve cette idée très sympa pour partager ses lectures !

Mais il est dommage que dans certaines régions de France, le bookcrossing ne soit pas encore beaucoup développé (le site bookcrossing ne répertorie que 7 livres libérés dans le Nord-Pas-De-Calais alors qu'on en trouve 256 en Aquitaine !). C'est dommage !

Pour un site web francophone, rendez-vous sur Voguent les histoires :

L'adversaire

Emmanuel Carrère

Folio

2001

220 pages

5.50€ 

Un mot de l'auteur :

"Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants, ses parents, puis tenté, mais en vain, de se tuer lui-même. L'enquête a révélé qu'il n'était pas médecin comme il le prétendait et, chose plus difficile encore à croire, qu'il n'était rien d'autre. Il mentait depuis dix-huit ans, et ce mensonge ne recouvrait rien. Prêt d'être découvert, il a préféré supprimer ceux dont il ne pouvait supporter le regard. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

Je suis entré en relation avec lui, j'ai assisté à son procès. J'ai essayé de raconter précisément, jour après jour , cette vie de solitude, d'imposture et d'absence. [...] "

Emmanuel Carrère nous raconte ici les vies de Jean-Claude Romand : celle d'avant les meurtres qu'il a commis, une vie construite de mensonges et de trahisons. Mais l'auteur ne s'arrête pas là car il suit le criminel lors de sa vie "d'après". Commence alors pour Romand procès et détention.

Ce qui est étonnant dans ce fait divers c'est que Romand a construit sa vie de toutes pièces : il a une femme, deux enfants, une maîtresse, des amis, il est médecin et gagne bien sa vie. Sauf qu'il n'est pas médecin. Il ne travaille pas et passe son temps à lire des revues dans un parking.

Il réussit à faire croire ce mensonge à toute sa famille. Il emmène même ses enfants sur son "lieu de travail". Quant à cet argent qu'il gagne, il le soutire à ses proches.

L(es)'adversaire(s) de Romand, ce sont ses mensonges et ses impostures car c'est parce qu'il  n'arrive plus à s'en défaire qu'il en est arrivé là.

Carrère écrit à Romand en prison pr lui demander une collaboration pour rédiger ce livre. L'auteur nous fait partager ses doutes, ses incertitudes à continuer cette enquête. Il est mal à l'aise face à un homme qui a tué sa propre famille.

Carrère a un soucis d'objectivité dans l'écriture et cela se ressent beaucoup. A aucun moment il ne prend le parti de Romand, même si parfois le livre le rend humain. On se met à comprendre pourquoi il entretien ce mensonge. Mais cela n'excuse en rien son geste...

Le livre n'est ni thriller ni voyeur. Il entre dans la vie de Romand tout en y restant à distance. C'est un exercice qui paraît très difficile mais que l'auteur a vraiment bien exécuté.

MA NOTE : 7/10

Parce que je t'aime

Guillaume Musso

Pocket

2009

6.50€

4ème de couv :

"Layla, une petite fille de cinq ans, disparaît dans un centre commercial d'Orange County, au Sud de Los Angeles. Ses parents sont brisés et finissent par se séparer. Cinq ans plus tard, elle est retrouvée à l'endroit exact où on avait perdu sa trace. Elle est vivante, mais reste plongée dans un étrange mutisme. À la joie des retrouvailles, succèdent alors les interrogations.
Où était Layla pendant cette période ? Avec qui ? Et surtout, pourquoi est-elle revenue ?"

La 4ème de couverture nous fait penser à un thriller. Mais quand on sait que l'auteur est Musso, on se doute que le livre ne sera pas vraiment dans ce registre !

Personnellement, Musso, je n'accrochais pas plus que ça (peut-être à cause de cette impression : l'auteur livre des histoires trop semblables les unes des autres). Pourtant j'ai lu le livre par curiosité et sur les conseils de ma mère !

Même si le titre ne me plaît pas trop (il sonne comme une romance alors que non !), je me dis qu'il ne faut pas avoir trop d'a priori !

Parce que je t'aime se lit vite notamment car l'écriture est simple et agréable. Mais aussi parce que l'histoire est prenante. Dans ce livre, Musso sait entretenir le suspense. Les personnages que l'on suit sont parfois caricaturaux mais qu'importe ! Cela ne gâche vraiment pas le déroulement de l'histoire.

Le moment clé se situe aux dernières pages (avis aux curieux qui ne peuvent pas s'en empêcher ! Ne faites pas l'erreur d'aller les feuilleter alors que vous venez de commencer le livre !). Le pourquoi du comment est original et surprenant.

MA NOTE : 8/10