Les étranges soeurs Wilcox

1. Les vampires de Londres

Fabrie Colin

Gallimard jeunesse

2009

284 pages

Un mot de l'éditeur :

"Londres 1888. Qui sont ces deux orphelines qui s'aventurent la nuit dans les rues mal famées ? Ignorent-elles qu'on peut y rencontrer Jack l'Eventreur ? Que des créatures plus terrifiantes encore, goules et vampires, s'y livrent une lutte sans merci ?

Mais Amber et Luna Wilcox ne sont pas des jeunes filles commes les autres ? Sous leur frêle apparence se cache un terrible secret. C'est pour cela qu'elles ont été choisies. Par qui ? Impossible d'en dire plus. sinon que la survie de l'Empire britannique repose désormais sur les très étranges soeurx Wilcox."

Ce roman ados est le premier tome de la série Les étranges soeurs Wilcox. J'ai été attirée par la couverture et comme j'avais lu de bonnes critiques à ce propos, j'ai entamé ma lecture.

Le roman commence fort avec deux jeunes filles enterrées vivantes qui sortent d'un cimetière. Les interrogation surviennent. Sur leur route, elles vont rencontrer Sherlock Holmes et son acolyte Watson ainsi que Jack l'Eventreur, mais aussi un certain Abraham Stoker, auteur du mythique Dracula . Si vous en doutiez encore, cet élément viendra confirmer que le roman appartient bien au genre de la Bit Lit !

L'idée d'introduire des personnages ancrés dans la mémoire collective (avec aussi Milton ou Caroll) m'a complètement séduite. Chacun joue son propre rôle, tout le monde a sa place. Et c'est très bien fait ! (J'ai adoré Holmes, très imbu de sa personne, il m'a fait sourire plus d'une fois).

Les vraies héroïnes restent cependant les deux fillettes qui mènent parfois leurs aventures chacune de leur côté tout en restant solidaires. Le fait qu'elles se détachent de temps à autre permet de mieux cerner les personnages et apporte un petit plus aux aventures.

J'ai suivi le déroulement de l'histoire tout en me disant que, décidemment, cela manquait de quelque chose. On ne peut pas dire que le roman ne possède pas de rythme, mais j'ai trouvé le suspense trop préservé. L'auteur se concentre sur les péripécies et semble parfois délaisser ce qui m'intéresse le plus (Pourquoi sont-elles devenues vampires ? Comment ? Où est leur père ? Et leur belle-mère ? Etc).

On en sait un peu plus à la fin, ce qui laisse présager que des éléments croustillants apparaîtront dans le deuxième tome ! Je suivrai donc cette série en espérant, voir apparaître, pourquoi pas, d'autres personnages célèbres.

MA NOTE : 7/10

Momo

Mickael Ende

Bayard jeunesse

Mai 2009

431 pages

4ème de couverture :

"Momo, une petite orpheline vagabonde, s'installe dans un amphithéâtre en ruine, à l'écart de la ville. Elle se fait vite plein d'amis : Momo séduit les enfants, avec lesquels elle invente des jeux merveilleux, mais aussi les adultes, parce qu'elle sait les écouter et leur redonner confiance... Tous vivent heureux dans ce petit coin éloigné de l'agitation de la ville quand apparaissent d'étranges messieurs gris. A leur approche, un courant d'air froid, mêlé à une infecte odeur de cigare, se fait sentir. Qui sont-ils, que veulent-ils ? Momo découvrira leurs sinistres plans et la menace qui pèse sur tous ceux qu'elle aime."

Ce petit roman jeunesse (dès 9 ans) m'a fait de l'oeil sur pas mal de blogs et en bibliothèque aussi (grâce au joli dessin de Béatrice Alemagna sur la couverture). Je n'ai donc pas hésité à l'emprunter... Je n'avais lu et entendu que des avis enthousiastes, j'ai donc commencé ma lecture avec d'excellents a priori.

Dans un premier temps, j'ai été un peu déçue car la situation est assez longue à se mettre en place. J'apprécie l'écriture de Ende (qui est simple et très efficace) mais le récit avance au ralenti (je rejoins l'avis de Reno)... Du moins au début. Car une fois la première partie terminée, et l'arrivée des messieurs gris, j'ai pris plaisir à lire ce roman. Peut-être parce que j'attendais qu'il se passe quelque chose... Et quelque chose de grave ! Ces messieurs gris sont en fait des épargnants du temps. Ils volent aux habitants le précieux temps de loisir dont ils disposent.

Momo est très touchante tout comme cette  histoire. Bien sûr, la petite héroïne réussit à se sortir de situations inextricables en deux temps trois mouvements mais on y croit !

Momo m'a fait penser à un conte philosophique pour toute la poésie qui s'en dégage et la quête de la petite fille. Le roman est écrit avec des mots simples, des phrases courtes. Il est donc accessible aux plus jeunes mais touche aussi les adultes. Je me suis sentie totalement concernée par les sujets abordés dans ce roman. Ici Ende dénonce une société qui vit dans l'urgence et ne cesse de courir plutôt que de prendre le temps de vivre.

Le roman n'a pas vieilli malgré son âge (première édition en 1973) et reste plus que jamais d'actualité. N'oublions pas non plus que Mickael Ende a aussi écrit une certaine Histoire sans fin...

 Béné, Lasardine et Cynthia ont beaucoup aimé aussi !

MA NOTE : 7/10

Sortie : 13/01/2010

Durée : 2h17

Film français, britanique, belge, canadien

Synopsis d'Allociné :

"Un enfant sur le quai d'une gare. Le train va partir. Doit-il monter avec sa mère ou rester avec son père ? Une multitude de vies possibles découlent de ce choix. Tant qu'il n'a pas choisi, tout reste possible. Toutes les vies méritent d'être vécues."

Ce film possède un très très gros potentiel. J'ai été enchantée par les belles choses que nous offre le réalisateur. Tout d'abord, le scénario, qui est un réel ravissement pour les oreilles. Les dialogues sont truffés d'humour et de jolies formules mais ils sont parfois aussi très durs envers les personnages.

Les acteurs servent à merveille ces textes que l'on sent travaillés. Tous sont très bons (les petits, les grands, les jeunes, les plus vieux). On retrouve Diane Kruger (Anna), Thomas Byrne (Nemo à 9 ans), Toby Regbo (Nemo à 16 ans) ou Juno Temple (Anna à 16 ans), entre autres.

Jared Leto campe Nemo (le plus vieux mortel encore vivant) dont la mémoire est défaillante. Il va donc s'inventer tout un tas de vies. D'autant de vies que de possibilités. Pour un mot de trop (une dispute avec celle qui aurait pû être la femme de sa vie), Nemo se marie avec une autre et se retrouve donc avec une maison et un boulot différents.

Le film nous expose toutes ces possibilités. Nemo est-il marié à Anna, à Elise ou à Jeanne ? J'ai apprécié que le film s'arrête sur certaines de ces vies mais trouvé dommage que d'autres ne fassent qu'une courte apparition. Pourquoi privilégier celle-ci plutôt qu'une autre ?

Il arrive cependant un moment où on ne sait plus où donner de la tête tellement les possibilités se sont démultipliées. Selon moi, le film aurait gagné en intensité si certaines vies avaient été davantage développées et d'autres mises à l'écart. Car à la fin, on se perd un peu devant cette folie narrative et j'ai trouvé ça très dommage.

Malgré tout, je ne peux que m'émerveiller devant les effets visuels de ce Mr. Nobody. Les prises de vues sont singulières et l'originalité de la mise en scène m'a agréablement surprise. La bande son est superbe (avec des morceaux que l'on connaît tous mais qui collent parfaitement aux situations). Ce film possède des qualités immenses, il serait dommage de passer à côté.

MA NOTE : 9/10

La maison tudaure

Caroline Sers

Le livre de poche

2008

219 pages

J'ai reçu ce roman grâce à un partenariat avec

les éditions du Livre de poche et à BlogObook.

4ème de couv :

"Quels secrets recèle la maison Tudaure, une demeure isolée, abandonnée depuis plusieurs décennies? Claude, adolescent un peu bizarre aime venir contempler cette bâtisse qui ne ressemble pas à eclles du village avec son toit biscornu et ses volets percés. Jusqu'au jour où il remarque quelque chose d'inhabituel. Il préfère taire sa découverte. Quand, peu après, les gendarmes convoquent les villageois pour les interroger, il n'en faut pas plus pour mettre le feu aux poudres."

Avec ce résumé, je pensais être de suite confrontée à cette maison (qui est aussi représentée par la couverture du livre), mais, à mon étonnement, elle n'apparaît qu'assez tard dans l'histoire.

Ce roman nous plonge, en fait, dans la vie d'un petit village replié sur lui-même. Caroline Sers brosse le portrait de ses habitants, assez attachants pour la plupart. J'ai apprécié entrer dans la vie de chacun grâce à quelques pages dédiées à l'un puis à l'autre. A priori, il n'est pas toujours évident de se retrouver dans la narration car l'auteure utilise des retours en arrière sans en prévenir le lecteur. Mais une fois les évènements établis, on y voit plus clair.

La maison Tudaure est un huis-clos assez oppressant. Chacun des habitants de ce village semble posséder un secret qu'il veut garder coûte que coûte. Suite à une découverte macabre dans la forêt, l'adjudant Marty s'en mêle et il sent, lui aussi qu'on lui cache quelque chose. L'auteure a réussi à nous transmettre la tension qui règne dans le village. En restant dans l'expectative, Caroline Sers nous laisse sur le qui-vive contamment. J'ai trouvé le procédé ingénieux.

Je dois avouer que je reste cependant un peu sur ma faim. Certains éléments n'ont pas été éclaircis et cette montée en intensité est retombée d'un coup.

Merci pour cet envoi qui fut, malgré ces petits bémols, une découverte agréable.

MA NOTE : 6/10

Le dissident chinois

Nell Freudenberger

Editions de la table ronde

444 pages

Janvier 2010

Pour faire court quant au résumé de ce roman :

Yuan Zhao, artiste chinois se voit proposer un séjour d'un an à Los Angeles pour enseigner son art aux élèves d'un lycée. L'artiste réside chez une famille aisée dont il va découvrir le mode de vie parfois très éloigné de ce que les apparences peuvent laisser supposer.

Je tiens tout d'abord, à remercier BOB ainsi que les éditions de la Table Ronde pour l'envoi de ce joli roman. Au premier abord, j'ai été séduite par le livre (objet) en lui même. J'ai apprécié la très bonne qualité de l'ouvrage et les matériaux utilisés (couverture striée très élégante, pages épaisses et jaquette brillante qui nous offre une photo qui pourrait tout à fait représenter la piscine des Travers).

Après avoir entamé ma lecture, je me suis dit qu'ici, ma première impression avait été la bonne ! ... Car j'ai adoré ce roman ! Ce qui est paradoxal, c'est que ma lecture m'a parue assez laborieuse (j'avais l'impression d'avancer au ralenti dans ma lecture), mais je ne me suis pas ennuyée une seconde ! C'est un sentiment qui m'étonne toujours mais qui, une fois  de plus, m'a permis de savourer chaque seconde de ce livre.

Le roman est composé de deux récits livrés au lecteur de façon aléatoire, il semblerait. Tout d'abord, Yuan nous expose son nouveau mode de vie américain, il brosse le portrait pas forcément flatteur de la famille qui l'héberge. Cette famille est composée de Cece et de son mari Gordon qui ne sont assurément plus sur la même longueur d'onde. Leurs ados, Olivia et Max donnent bien du soucis à la mère de famille (surtout le garçon). Pour couronner le tout, Phil, le frère-sangsue de Gordon est amoureux de Cece. 

J'ai apprécié entrer dans l'intimité de cette famille. L'auteure nous livre tellement de détails que c'est comme si on les on les exploraient au microscope. La richesse des personnages est fascinante. J'ai eu l'impression de tous les connaître par coeur. C'est, je pense, ce qui m'a le plus enthousiasmée dans ce roman.

En parallèle, l'artiste chinois revient sur ses années passées dans ce quartier (maintenant détruit) de l'East village, en Chine. Il retrace ses premiers pas artistiques et dépeint ses amis de l'époque. Yuan aborde surtout l'art (avec des performances assez étonnantes, sculptures ou encore peintures). J'ai également bien apprécié ces bribes de récits car grâce à elles, nous pouvons confronter les deux cultures qui sont totalement opposées.

Le brassage culturel est un des points fort de ce roman qui conjugue la superficialité de cette famille d'américains et la précarité des artistes chinois qui se réunissent dans des squats pourris pour parler "art".

Je vais conclure (car je pourrais en écrire encore des pages mais je ne voudrais pas en dévoiler trop non plus !), en remerciant

et

pour ce roman qui est, pour moi, une très très jolie découverte.

MA NOTE : 9/10