Vendeur de cauchemars

André Bechetrit

Editions du Rouergue

Octobre 2008

93 pages

Un mot de l'éditeur :

"Imaginez : une maison vide de meubles, des parents absents, une photo de famille qui couvre un mur entier, une petite fille qui parle à un roi de trèfle et un grand frère qui attend d'être adulte pour s'enfuir... Un mercredi, un homme sonne à la porte. Il mesure plus de deux mètres. Il a un sourire faux comme à la télé. Et une valise sans fond. Il vend des cauchemers.

Attention, vous ne pouvez pas refuser d'acheter. Il sait tès bien quel cauchemar vous convient. Il le conçoit exprès pour vous..."

Ce roman pour ados m'a attirée par sa couverture et par sa 4ème de couv. En l'abordant, je pensais me faire embarquer dans un climat carrément décallé et fou (fantastique, disons-le). Je m'attendais à m'installer dans cet univers conçu par l'auteur. Ce n'est pas vraiment le cas, car on revient par moments à la réalité... Mais qu'importe. Car l'auteur  réussit à faire de ce huis-clos un moment angoissant.

L'histoire est bien faite, elle est originale. L'écriture de l'auteur m'a particulièrement plu car elle considère ses lecteurs comme des adultes. Ici : pas de retenue dans les mots. Le texte d'à peine cent pages se lit très vite. Et on ne reste pas sur sa faim : l'auteur nous a tout dit, tout expliqué et l'histoire alambiquée prend alors un sens.

Les personnages sont assez étranges : le père et la mère restent absents pendant des heures et des heures sans se soucier de leurs enfants, la petite fille voit appraître un roi de trèfle et l'insulte et ce géant blanc carrément fêlé qui nous fout la trouille ! ... Plusieurs fois, je me suis demandée, "mais où vont nous mener ces personnages complètement fous ?"

La fin peut être prévisible (même si je n'avais pas émis cette hypothèse) et/ou paraître un peu facile. Mais elle est totalement justifiée.

J'ai bien apprécié ce petit roman noir.

MA NOTE : 7/10

La déclaration

Gemma Malley

Naïve

2007

366 pages

Note de l'éditeur : 

"Angleterre, 2140. Les adultes peuvent choisir de ne plus mourir s'ils renoncent à faire des enfants. Anna vit depuis presque toujours au foyer de Grange Hall, un pensionnat pour les Surplus, des enfants qui n'auraient pas dû naître, des enfants dont les parents ont défié la loi en les mettant au monde. Anna n'a plus de parents désormais. Confinée dans l'enceinte du pensionnat, elle travaille très dur, pour effacer leur faute.

Anna a tout oublié de son passé. Jusqu'au jour  où arrive un jeune garçon qui semble la connaître. Mais qui est ce Peter ? Pourquoi ne la laisse-t-il pas tranquille ? Et pourquoi elle, Anna, se sent-elle soudain si troublée ?"

"Elle aperçut Peter et plisssa légèrement les yeux en passant devant lui. C'est seulement lorsqu'il prononça son nom qu'elle s'arrêta, à contrecoeur.

«Anna, dit-il tout doucement, Anna Covey.»

Elle le foudroya du regard.

«Surplus Anna, rectifia-t-elle. Je te prierai de ne pas utiliser de mots venant de l'Extérieur, et de cesser d'affirmer que tu connais mes parents, vu qu'en ce qui me concerne, je n'en ai pas.»"

Ce roman ado est très bien fait. Il s'agit d'un roman d'anticipation qui nous décrit un monde loin d'être réjouissant. L'auteure dépeint un univers confiné, austère, répressif, qui atteint à la liberté de tous, bref, un endroit où on n'aimerait pas se retrouver ! Et pourtant, Malley nous emmène à Grange Hall pour suivre la vie d'Anna, Surplus, qui est enfermée, depuis toujours ou presque dans ce pensionnat. Les descriptions sont très bonnes, elles nous permettent d'imaginer complètement les personnages dans ce lieu (qui ont tous un caractère très bien détaillé).

La trame de l'histoire est, selon moi, une vraie trouvaille. L'imagination de l'auteure nous apporte des tas de petits détails. Gemma Malley a exploité au maximum le concept de privation de liberté, associé à la répression et à la délation (ce qui, bien sûr, nous rappelle une partie notre Histoire).

Sur un fond de drame futuriste, on retrouve des thèmes plus classiques, comme la famille, l'entraide, l'amour ou la haine. Bref, des thèmes qui nous parlent. L'écriture de l'auteure est très agréable et facile à lire, alternant journal intime et récit classique. Gemma Malley nous livre ici une histoire efficace et qui tient ses promesses jusqu'au bout.

MA NOTE :  7/10 ... Allez, tout compte fait, il mérite bien un

                                    8/10

J'ai gagné une place pour l'avant première de ce film dans un grand complexe lillois. Je n'y serais pas allée par moi même si j'avais dû payer, mais comme c'était offert, il aurait été dommage de refuser ! Et puis j'ai pû voir le fameux François Xavier Demaison !

Résumé d'Allociné :

Demaison a su placer quelques phrases très drôles malgré le peu de temps dont il disposait lors de cette courte apparition. La réalisatrice, elle, nous a parlé du divorce comme de la grippe, c'était drole et recherché. Ils ont fait leur petit show puis sont repartis très vite.

Le film commence : les gens rient. Mais il s'arrêtent complètement de rire pour des moments plus tristes. J'ai trouvé dommage que la réalisatrice ne signe pas une VRAIE comédie : drôle du début à la fin. Car les situations et les répliques (quiproquos, jeux de mots) sont efficaces. Les moments moins joyeux ont carrément plombé l'ambiance et ce n'est pas ce que je suis venue chercher en allant voir le film. Mais l'humour reprend tout de même le dessus.

Demaison et Pascale Arbillot sont très bons, ainsi que Juliette Arnaud. Rien à redire sur leurs prestations !

Comme dans toute comédie, on s'en doute, tout va se terminer pour le mieux. Ce film m'a offert un bon divertissement même si ce n'est pas un film dont je me souviendrai dans 20 ans... Allez-y si vous cherchez un peu de légèreté sur un thème pas toujours évident à traîter.

MA NOTE : 6/10

La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette

Stieg Larsson

Actes sud

Octobre 2006

23€ 

Résumé :

"Tandis que Lisbeth Salander coule des journées supposées tranquilles aux Caraïbes, Mikael Blomkvist, réhabilité, victorieux, est prêt à lancer un numéro spécial de Millenium sur un thème brûlant pour des gens haut placés : une sombre histoire de prostituées exportées des pays de l'Est. Mikael aimerait surtout revoir Lisbeth. Il la retrouve sur son chemin, mais pas vraiment comme prévu : un soir, dans une rue de Stockholm, il la voit échapper clé peu à une agression manifestement très planifiée.
Enquêter sur clés sujets qui fâchent mafieux et politiciens n'est pas ce qu'on souhaite à clé jeunes journalistes amoureux de la vie. Deux meurtres se succèdent, les victimes enquêtaient pour Millenium. Pire que tout, la police et les médias vont bientôt traquer Lisbeth, coupable toute désignée et qu'on a vite fait de qualifier de tueuse en série au passé psychologique lourdement chargé."

Après avoir dévoré le premier tome de cette trilogie (Les hommes qui n'aimaient pas les femmes), j'ai attendu quelques mois avant de commencer la suite. Le premier tome ne donnait pas une impression de suite, donc je ne suis pas restée sur ma faim et j'ai pu lire d'autres choses entre temps. Seulement, tout est différent pour La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette. Car à la fin du volume, Larsson laisse son lecteur dans le flou le plus total !

Nous retrouvons les mêmes personnages principaux, qui sont Lisbeth Salander et Mikael Blomkvist. D'autres personnages secondaires sont aussi présents comme Erika Berger. Mais ici, il n'est pas du tout question de la famille Vanger (mis à part quelques petites apparitions). Il s'agit d'une toute autre histoire, encore une fois très tordue ! Larsson possède une imagination sans limite ! Mais là encore, j'ai dévoré le livre !

Je trouve intéressant de mettre en scène la traque de Lisbeth, que l'on a suivi dans le premier volume. On connaît bien le personnage et on est d'autant plus attachés à elle. Il y a un passage que j'ai beaucoup apprécié : la première partie du bouquin (lorsque Lisbeth est aux Caraïbes) car il se distingue du reste du livre qui peut paraître monocorde.

Malgré tout, l'intrigue est très bien ficelée, le suspense est entretenu jusqu'à la fin (et même plus !) et le style de l'auteur est très agréable. Larsson a signé un polar digne de ce nom.

MA NOTE : 9/10

Windows on the World

Frédéric Beigbeder

Grasset

2003

288 pages

4ème de couverture :

"Le seul moyen de savoir ce qui s'est passé dans le restaurant situé au 107ème étage de la tour nord du World Trade Center, le 11 septembre 2001, entre 8h30 et 10h29, c'est de l'inventer".

J'ai choisi mon premier livre de Beigbeder (car non, je n'en avais jamais lu auparavant) un peu par hasard et aussi parce que celui-ci figurait sur ma LAL. C'est donc avec un oeil nouveau que j'ouvre le bouquin, ne connaissant pas du tout le style de l'auteur.

L'auteur annonce :

"Ceci n'est pas un thriller; juste une tentative - peut-être vouée à l'échec - de décrire l'indescriptible."

Ce roman, on pourrait le considérer à la fois comme une fiction (Beigbeder a créé un personnage qui est coincé dans l'une des tours jumelles du World Trade Center le 11/09/01) et comme une autobiographie (l'auteur nous parle, un chapitre sur deux, de sa vie, de ses sentiments, de ses doutes...) J'ai trouvé ce procédé moyen. J'aurais préféré que Beigbeder se focalise sur cet homme qui est pris au piège dans l'immeuble avec ses deux fils. Beigbeder aborde ici des sujets sans rapport aucun avec celui annoncé au départ (ses influences littéraires ou sa séparation toute récente) et c'est très frustrant ! Quelques répliques sont drôles ou pleines de bon sens :

"Mon penseur français préféré, c'est Patrick Juvet "I love America""

"Nos enfants sont pourris gâtés, parce que nous le sommes aussi Jerry et David me tapent sur le système, mais ils ont une grande différence avec leur mère : eux, je les aime encore."

"Pourquoi n'y a-t-il pas des vigiles dans chaque avion ? Il y en a bien à l'entrée des discothèques ! Les boîtesde nuit seraient-elles plus dangeureuses que les avions ?"

Mais je n'arrive, décidemment pas à comprendre le choix de l'auteur dans sa narration. J'ai donc moyennement adhéré à ce roman mais ne raye pas de ma LAL le fameux 99F...

MA NOTE : 6/10