Date de sortie : 15/07/2009

Durée : 2h03

Film américain et allemand

Synopsis d'Allociné :

"Allemagne de l'Ouest, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Un adolescent, Michael Berg, fait par hasard la connaissance de Hanna, une femme de trente-cinq ans dont il devient l'amant. Commence alors une liaison secrète et passionnelle.
Pendant plusieurs mois, Michael rejoint Hanna chez elle tous les jours, et l'un de leurs jeux consiste à ce qu'il lui fasse la lecture. Il découvre peu à peu le plaisir qu'elle éprouve lors de ce rituel tandis qu'il lui lit L'Odyssée, Huckleberry Finn et La Dame au petit chien. Hanna reste pourtant mystérieuse et imprévisible. Un jour, elle disparaît, laissant Michael le coeur brisé."[...]

Il n'est pas la peine d'en dévoiler plus. Ce film est assez complexe car il mèle plusieurs sujets graves que l'on découvre peu à peu.

Lorsque je suis allée voir ce film, j'y suis allée pour les élogieuses critiques que j'avais lues. Peu après le commencement, j'ai ressenti comme une impression de déjà vu... Et quand j'ai vu Hanna dans le tramway (son lieu de travail), je me suis souvenue d'un livre que j'avais lu quelques années plus tôt : Le Liseur de Bernhard Schlink. Je sais que ce livre reste une référence dans la littérature allemande, mais à vrai dire, il m'avait laissé un souvenir étrange. Je l'avais trouvé long... Pas ennuyeux, mais presque. Malgré tout, la gravité des sujets abordés était resté dans ma mémoire et ce livre m'avait marquée. Si l'on m'avait dit, à ce moment là que Kate Winslet allait incarner Hanna, je pense que ça m'aurait fait rire ! Ca aurait été improbable. Et quelle fut ma surprise ! L'actrice est parfaite dans ce rôle. Lorsque Hanna arrive au bout de sa vie, Kate Winslet est vieille et on y croit ! C'est très bien fait.

Durant les deux heures du film, plusieurs dizaines d'années se déroulent. Quelques longueurs persistent mais le film ne s'enlise pas dans les passages qui n'en finissent plus. The Reader aborde des sujets graves. Les violons qui accompagnent certaines scènes sont, à mon goût de trop car ils tendent vers le larmoyant. Malgré tout, ce film est poignant et on en ressort bouleversé.

MA NOTE : 7/10

Syngué Sabour, pierre de patience

Atiq Rahimi

P. O. L

2008

164 pages

15€ 

Un mot de l'éditeur : 

"Ici, la Syngué sabour, c’est un homme allongé, comme décérébré après qu’une balle se soit logée dans sa nuque sans pour autant le tuer. Sa femme est auprès de lui. Elle lui en veut de l’avoir sacrifiée à la guerre, de n’avoir jamais résisté à l’appel des armes, d’avoir été un héros, et pour ce résultat : n’être plus à la suite d’une rixe banale qu’un légume. Pourtant elle le soigne, et elle lui parle. Elle lui parle même de plus en plus. Tandis que dans les rues les factions s’affrontent, tandis que des soldats pillent et tuent alentour, elle parle, elle dévide sa litanie sans jamais savoir si son mari l’entend et la comprend."

J'ai lu et endendu des avis très nuancés à propos de ce roman primé au Goncourt 2008... Personnellement, j'ai beaucoup beaucoup aimé.

Ce livre nous emmène dans un pays qui n'est pas nommé ("Quelque part en Afghanistan ou ailleurs" p. 11) et où nous suivons deux personnages qui ne sont jamais appelés par leur nom ou leur prénom. C'est assez étonnant et déconcertant car malgré cela, on s'attache énormément à "la femme".

Le lecteur est ici comme prisonnier de la chambre (dans laquelle se passe la majorité du récit) et reste vraiment spectateur : l'auteur ne nous fait jamais quitter cette pièce. Nous assistons à beaucoup de monologues de "la femme" qui nous aident à comprendre la détresse dans laquelle elle se trouve. Sa vie n'a jamais été facile et elle le reproche à son mari, comateux. Elle sait qu'il l'entend. Elle va alors lui confier ses secrets, ses peurs et ses espoirs. Mais elle n'arrive pas toujours à contrôler ses mots ni ses colères et culpabilise, a posteriori. Cette femme remplit ce roman de désespoir et de violence morale. Mais malgré tous ces reproches, étonnamment, "la femme" s'occupe de son homme, prie pour lui, le soigne et ne le laisse jamais tomber.

Parallèlement, nous assistons à la vie quotidienne de ce pays qui est en guerre. Ce pays, tout comme ces habitants sont les symboles de nations et de peuples victimes de la guerre.

La fin du roman (qui tient sur 4 pages seulement) est stupéfiante et effarante.

MA NOTE : 9/10

Date de sortie : 08/07/2009

Durée : 2h13

Film américain

Résumé d'Allociné :    

"Basé sur l'histoire vraie de John Dillinger, un braqueur de banque hors pair qui a sévi à de nombreuses reprises dans l'Amérique des années 30. Avancé comme "l'ennemi public numéro 1" par le patron du FBI, John Edgar Hoover, Dillinger sera traqué sans relache par Melvin Purvis, l'un des agents fédéraux des plus efficaces."

Ce film, je voulais le voir pour :

1. Johnny Depp
2. Marion Cotillard
3. Christian Bale               ... Je sais, pas très original !

J'ai lu quelques critiques exaspérées par ce film qui ne sont, selon moi, absolument pas justifiées. Contrairement à ce que j'ai pû lire, je ne me suis pas ennuyée une seconde. Le film sait alterner avec moments intenses et instants plus calmes. Public Enemies comporte pas mal de scènes de fusillades, de poursuites et de braquages (forcément !). Si le film n'avait été composé que de ce genre de scènes, je pense que ça m'aurait paru long...

On suit, à travers John Dillinger des personnes ayant vécu dans les années 30. Et je trouve que c'est extrêmement bien retranscrit. On s'y croirait. Trains, voitures, tenues, accessoires, boulot, habitudes et coutumes, lieux de fréquentation, ... Tout nous rappelle cette époque.

(Petit bémol pour les lentilles de contact que porte l'une des actrices. Ca m'a sauté aux yeux et je n'ai pas arrêté de fixer son regard... Ca sonne tellement faux...)

Le tout est filmé assez précipitamment. Les mouvements de la caméra sont parfois difficiles à suivre. Un style "caméra à l'épaule" a été mis en avant. Cela transcrit la précipitation dans laquelle les braquages étaient faits, mais ce n'est pas forcément évident à chaque fois. Malgré tout, la totalité des scènes ne sont pas filmées de cette manière... (Heureusement !)

En ce qui concerne les acteurs, je n'ai pas été déçue ! Chacun y interprète un personnage fort. Marion Cotillard a su donner une intensité à Billie malgré son rôle qui peut paraître un peu convenu. Depp incarne le gangster à la perfection et Bale est aussi très bien dans ce rôle d'agent fédéral.

La bande originale met en avant les moments forts du film, mais elle aurait dû, selon moi, insiter plus encore sur les musiques des années 30.  

Je ne connaissais pas l'histoire de Dillinger, j'ai donc été surprise (dans le bon sens du terme) par la fin de ce film...

MA NOTE : 7/10

Bazaar

Stephen King

Le livre de poche

Octobre 2006 (1ère édition parue en 1991)

8.50€ 

Résumé :

Dans la petite ville de Castle Rock vient d'ouvrir un nouveau magasin "le Bazar des rêves". Son propriétaire, Leland Gaunt propose des objets dont rêvent les habitants. Gaunt propose à chacun de payer, non avec de l'argent mais grâce à un service... Très vite, toute la communauté va être entraînée dans une spirale de démence.

Ce livre est assez long à lire (il possède 888 pages en édition poche). Mais cela se justifie. Car au delà de la trame principale, on suit les histoires d'une multitude de personnages. King brosse ici le portrait d'une dizaine d'habitants de Castle Rock. Les histoires s'entrecroisent ou se mèlent selon les chapitres. On suit ainsi leurs peurs, leurs émotions, leurs passés et leurs environnements familiaux et professionnels... Mais ces descriptions poussées ne sont ni ennuyantes, ni inutiles. Elles permettent une réelle empathie envers les personnages (qui, pour la plupart connaîtront une fin terrible). Le personnage principal est sans nul doute Alan Pangborn, shérif de la petite ville qui va enquêter sur les évènements étranges qui surviennent à Castle Rock. Bazaar prend donc un peu la forme d'un roman policier (avec meurtres et enquêtes). A ce genre, se mèlent des chroniques de la vie quotidienne qui tournent vite au fantastique (pour ne pas dire horreur !).

Les descriptions sont tout à fait incroyables (le passage où l'araignée grandit m'a donné la chair de poule !). King possède une plume efficace et les pointes d'humour qu'il glisse dans des situations épouvantables opèrent à merveille. Je trouve ça fou !

La fin m'a un peu surprise, je la trouve bien rapide. Elle aurait pû être toute autre mais c'est ainsi que se termine le bouquin.

J'ai lu qu'on retrouve certains des personnages dans d'autres bouquins du même auteur, comme un clin d'oeil au lecteur. On retrouvera donc Ace Merill, Alan Pangborn, Norris Ridgewick, Evie Chalmers dans d'autres histoires (comme dans La Part des Ténèbres paru en 1989 que je n'ai pas encore lu)...

MA NOTE 8/10

Et dormir dans l'oubli comme un requin dans l'onde

Steven Hall

Robert Laffont

Avril 2009

21€ 

Je suis sortie de cette lecture un peu troublée. A vrai dire ce livre est assez étrange... Etrange par rapport aux situations et à l'ambiance qui s'en dégage. Etrange également par rapport aux incertitudes qui subsistent.

Tout commence avec une situation qui échappe au personnage principal : Eric Sanderson se réveille amnésique. Plusieurs lettres qui lui sont envoyées ont été écrites par "le premier Eric Sanderson".  Grâce à des indices et à des codes, il va reconstituer son passé et va découvrir qu'un requin le traque pour se nourrir de sa mémoire : le ludovicien.

Jusqu'à la page 150, environ, Eric Sanderson évolue dans un monde qui pourrait être celui de chacun, mais lorsqu'il rencontre M. Personne, nous basculons dans un monde parallèle. Le héros est-il fou et/ou rêve-t-il ? Ou alors ce monde parallèle existe-t-il ?

Beaucoup de références, de symboles et de jeu avec les mots ont été apportés par l'auteur (comme la marquante représentation du ludovicien qui approche pour attaquer. Il est composé de mots que l'on découvre au fil des pages. C'est surprenant et très bien fait).

Le style de l'auteur m'a bien plu. Il nous expose les sentiments d'Eric avec aisance (le passage où Eric rencontre M. Personne m'a marquée !). Lorsque l'on entre dans le monde parallèle avec le personnage principal, on suit ses pensées les plus folles sans que cela ne nous paraisse insensé. Entre les chapitres du nouveau Eric se glissent des chapitres de sa vie d'avant. Ce sont des moments qui permettent de mieux cerner ce personnage qui a perdu son passé et j'ai particulièrement apprécié ces passages.

Malgré tout, je reste un peu perplexe car l'auteur laisse des questions en suspend et je trouve cela assez frustrant. 

Je n'en dévoile pas plus...

Merci à Babelio (et à Guillaume) et aux Editions Laffont

MA NOTE : 6/10