Purge

Sofi Oksanen

Editions le Livre de Poche

Février 2012

Ce roman a été largement encensé et il me tardait de le lire. Après des semaines d'attente, c'est maintenant chose faite ! J'ai reçu ce roman dans le cadre de l'opération Masse Critique. Je remercie donc Babelio et les éditions le Livre de Poche pour cet envoi.

Résumé :

Estonie, 1922. Aliide, une vieille paysanne découvre dans son jardin une jeune femme qui semble perdue. Cette jeune femme, c'est Zara, elle fuit les mafieux russes. Aliide l'accueille dans sa ferme non sans quelques hésitations. Chacune cache son passé à l'autre, mais les deux femmes vont apprendre à se connaître. Elles vont même se lier d'amitié jusqu'à ce que ce passé commun les rattrape. Toutes deux ont connu la violence, l'humiliation et la peur.

Purge est un livre très dur qui met en lumière deux existences de femmes blessées par la vie. Le roman nous plonge en plein coeur de l'Union soviétique (1922-1992) et se déroule en parallèle dans l'Estonie des années 90. Une période très difficile pour les habitants, surtout pour les opposants politiques qui furent traqués et sévèrement punis. Aliide a vécu cette période et les cicatrices sont, en 1992 toujours à vif.

J'ai beaucoup apprécié la première partie du roman. On apprend à connaître les deux personnages principaux qui sont deux femmes essayant de s'apprivoiser. Les moments passés dans la ferme de la vieille dame avec Zara sont touchants et sensibles. On sent bien que Zara n'est pas venue chez Aliide par hasard. D'ailleurs, la vieille dame émet, elle aussi des suspicions. La tension est d'abord palpable, puis elle s'estompe pour enfin revenir au plus haut point. L'auteure met en parrallèle la rencontre des deux femmes, l'histoire de Zara, et celle d'Aliide. On s'immisce alors avec une partie de la vie de chacune. Des vies qui cachent beaucoup de secrets et de tourments.

Certains passages m'ont semblé un peu longs (la quatrième partie, notamment). L'auteure apporte davantage d'importance au personnage d'Aliide. Elle a, en effet vécu de l'intérieur ce régime soviétique et semble à même de retranscrire ces 50 ans de l'Histoire estonienne tant chère à l'auteure (née de mère estonienne). J'ai cependant eu du mal à m'attacher à la vieille dame. C'est un personnage que je n'ai pas beaucoup apprécié. Malgré cela, elle a su m'émouvoir, par moments.  

A contrario, j'ai tout de suite ressenti de l'empathie pour Zara, cette jeune fille complètement perdue que la vie n'a pas épargnée. J'ai beaucoup aimé suivre une partie de son enfance... Beaucoup moins sa vie à Berlin qui comporte des passages très difficiles. Zara se prostitue, elle est exploitée et humiliée par deux proxénètes qui lui avaient pourtant promis un avenir brillant.

Grâce à des flashback et des ellipses dans le temps et dans l'espace, le roman est rythmé et l'atmosphère souvent oppressante. On sent bien que de lourds secrets sont au coeur du roman et Sofi Oksanen balade son lecteur entre 1922, les années 30, 40 ou 90, Berlin, l'Estonie occidentale ou encore Tallinn. Purge est un livre dont je comprends tout à fait l'enthousiasme général, on en ressort secoué une fois sa lecture terminée.

MA NOTE : 8/10

Purge

Sofi Oksanen

tous les livres sur Babelio.com

Film américain

Durée : 1h37

Ce film est le premier de Woody Allen que je vois (sûrement la faute à quelques a priori). Je ne compte pas arrêter ici ma découverte de ce réalisateur car j'ai passé un agréable moment.

Synopsis :

"Vicky et Cristina sont d'excellentes amies, avec des visions diamétralement opposées de l'amour. Lorsque Judy et Mark, deux lointains parents de Vicky, offrent de les accueillir pour l'été à Barcelone, les deux amies acceptent avec joie. Un soir, dans une galerie d'art, Cristina "flashe" sur le peintre Juan Antonio. Plus tard, au restaurant, Juan Antonio aborde Vicky et Cristina avec une proposition des plus directes : s'envoler avec lui pour Oviedo, consacrer le week-end à explorer les beautés de la ville, à boire du bon vin et à faire l'amour. Vicky est horrifiée ; Cristina, ravie, la persuade de tenter l'aventure."

Cette histoire est à la fois légère et cruelle. Le film transcrit superbement la complexité des relations hommes/femmes et plus largement des sentiments amoureux. Les personnages, comme dans la vraie vie ont parfois des réactions énigmatiques qu'eux mêmes ne comprennent pas. Les sentiments ne se contrôlent pas et chacun va en faire la triste expérience.

Vicky, c'est la brune, jouée par Rebecca Hall. Elle est fiancée à un jeune homme ambitieux et très gentil mais n'est pas sûre de vraiment l'aimer. Ce week-end à Oviedo va être pour elle un chamboulement radical dans sa manière de penser. Sa meilleure amie, Cristina va également faire les frais (sentimentalement parlant) de ce week-end passé en la compagnie de Juan Antonio. Juan Antonio est un homme au charme fou, il est envoûtant et sait parler aux femmes. Va s'en suivre une relation amoureuse tumultueuse : l'ex-femme de Juan Antonio va refaire apparition (Penélope Cruz) et les choses vont prendre une tournure inattendue. Cristina va s'engager dans une relation à trois mais en est-elle vraiment satisfaite ? Car le problème de Cristina c'est qu'elle ne sait pas ce qu'elle veut, mais qu'elle sait ce qu'elle ne veut pas !

Des personnages assez complexes, donc, qui vont essayer de mener leur vie comme ils l'entendent, tiraillés entre morale et sentiments. Les quatre acteurs principaux (Javier Bardem, Scarlett Johansson, Rebecca Hall et Penélope Cruz) sont tous très bons et aucun n'en éclipse vraiment un autre. J'avoue avoir une petite préférence pour Penélope Cruz qui possède un charisme fou. Elle campe merveilleusement cette femme névrosée et totalement dépendante de son ex-mari. Le quatuor d'acteurs nous emmène à Barcelone. Les images m'ont rappelé mon séjour dans cette très jolie ville et m'ont fait voyager.

Woody Allen nous offre une comédie divertissante. J'ai aimé le narrateur qui, grâce à ses commentaires donne du rythme au film. Le scénario est prenant et les dialogues tout en finesse. C'est un film intelligent qui dissèque avec justesse le plus complexe des sentiments humains.

MA NOTE : 8/10

   Sortie le : 09/09/11

Film américain

Durée : 1h46

J'avais repéré ce film quelques temps avant sa sortie. Le sujet, son casting impressionnant et le nom du réalisateur m'avaient vraiment tentée. Puis le temps a passé (trop) vite et je n'ai tout compte fait pas eu l'occasion de le voir avant ce week-end.

Synopsis :

"Une pandémie dévastatrice explose à l’échelle du globe… Au Centre de Prévention et de Contrôle des Maladies, des équipes se mobilisent pour tenter de décrypter le génome du mystérieux virus, qui ne cesse de muter. Le Sous-Directeur Cheever, confronté à un vent de panique collective, est obligé d’exposer la vie d’une jeune et courageuse doctoresse. Les cas mortels se multiplient, jusqu’à mettre en péril les fondements de la société, et un blogueur militant suscite une panique aussi dangereuse que le virus en déclarant qu’on "cache la vérité" à la population"

Le casting alléchant n'a malheureusement pas suffit à me convaincre ! J'ai été déçue par ce film pourtant très prometteur...

Ce qui m'a troublée, tout d'abord, c'est le point de vue abordé dans le film. Ici, le spectateur est constamment aux côtés des scientifiques. C'est un angle original car dans ce genre de films, on suit souvent quelques protagonistes de la population touchée essayant de survivre. Des personnages, d'ailleurs, pour la plupart du temps "super-héroïsés". Dans Contagion, on suit donc la propagation de l'épidémie (ou devrais-je dire "pandémie") mais de manière indirecte car les scientifiques restent en retrait du chaos provoqué par le virus. Et cet angle m'a empêchée de rentrer pleinement dans le vif du sujet. C'est comme si l'on assistait à tout cela de loin, sans pouvoir vivre la situation avec la population. 

Par ailleurs, ce casting très intéressant m'a un peu frustrée. On retrouve Matt Damon, Marion Cotillard, Jude law, Laurence Fishburne, Kate Winslet ou Gwyneth Paltrow entre autres. Tous ces personnages joués par ces acteurs géniaux ont été, selon moi sous-exploités. Il y avait tellement de ressources et de possibilités pour chacun, c'est vraiment dommage ! Les personnalités ne sont pas très fouillées, on essaye de laisser de la place pour chacun et de ce fait, tous se retrouvent avec un rôle sommaire. J'aurais aimé, par exemple, en apprendre plus sur Mitch Emhoff (Matt Damon) et son immunité au virus, ou voir davantage à l'écran Marion Cotillard qui est éclipsée pendant une bonne partie du film.

Le film a tout de même réussi une partie de son pari (en ce qui me concerne, en tout cas). Ce film fait peur. Il est plausible et le fait, justement d'assister aux processus scientifiques rend cela encore plus réaliste. Il s'en dégage une atmosphère étouffante, et même asphyxiante. La musique, quant à elle, ne fait qu'accentuer cet effet.

Je reste malgré tout mitigée, et ce film ne sera pas pour moi impérissable.

MA NOTE : 6/10

La messagère de l'au delà

Mary Hopper

Editions Panama

Mars 2008

Résumé :

Nous sommes en 1650, à Oxford. Anne Green est une jeune domestique. Elle travaille dans le demeure d'une riche famille anglaise. Lorsque le petit fils de son maître commence à la séduire, Anne se méfie. On lui a toujours dit de ne pas écouter les belles promesses de ces jeunes hommes fortunés. Malgré tout, Anne cède aux avances et se retrouve enceinte. Ses appels à l'aide ne serviront à rien, le père de l'enfant ne veut rien savoir. Anne se retrouve donc seule avec un être qui grandit dans son ventre. Elle accouchera à cinq mois de grossesse d'un enfant mort-né. Et là, tout s'emballe, elle sera jugée pour un infanticide qu'elle n'a bien sûr pas commis, puisque le bébé n'a jamais vécu. La sentence tombe : elle sera condamnée à mort, par pendaison. C'est après sa mise à mort que le cas d'Anne se révèle exceptionnel. Son corps qui va être soumis à une dissection révèle des signes de vie. "Dieu aurait-il gracié cette femme innocente ?"

J'ai emprunté ce roman au secteur jeunesse dans la médiathèque dans laquelle je travaille. Pourtant, après avoir refermé le livre, je reste dubitative : sa place serait, selon moi, plutôt en secteur adulte. En effet, l'histoire développée ici est très difficile et certains détails pourraient être choquants pour de jeunes lecteurs (j'ai moi-même été troublée par quelques passages très durs).

Inspiré d'une histoire vraie, ce roman fait vraiment froid dans le dos ! Anne Green a réellement vécu, comme nous le confie l'auteure à la fin du roman. Alors, son histoire est romancée, bien entendu, tout comme les sentiments d'Anne, mais la plupart des personnages ont vraiment existé. La tragédie de cette histoire résonne d'autant plus fort. Le destin de cette jeune fille est dramatique et je suis bien heureuse du dénouement où la chance finit enfin par lui sourire. Anne Greenn va faire les frais de sa naïveté et se rendre compte que sa vie ne vaut pas grand chose comparée à la réputation d'une riche famille influente. Dans ce roman, on prend conscience de la manière partiale dont était rendue la justice et des misérables conditions de vies des prisonniers à cette époque.

Mary Hooper nous livre les pensées d'Anne, lors de son état léthargique. On en apprend davantage sur sa vie, sa famille et ses relations au travail. Parallèlement, on suit Robert, l'étudiant en médecine qui se prend de compassion pour la jeune fille. Ce roman est très prenant, il est difficile de le refermer ! Et une fois terminé, on a envie d'en savoir plus sur Anne Green. Malgré quelques recherches sur internet, je n'ai pas trouvé énormément d'informations la concernant. Heureusement, Mary Hooper a pensé à ses lecteurs curieux et nous fait partager une postface sur Anne Green, « la vraie » !

MA NOTE : 8/10

Charly 9

Jean Teulé

Julliard

Mars 2011

4ème de couverture :

Ce roman historique est absolument époustouflant ! Il est abordable par tous et vraiment prenant. Je ne m'attendais pas vraiment à ça... Jean Teulé en a pourtant fait pas mal de promo notamment à la télé. J'insiste sur la dénomination « roman historique » car selon de nombreuses critiques, ce livre est très documenté (j'ai lu des critiques qui émettent des réserves par rapport à l'aspect caricatural de certains personnages ou de certains évènements. En ce qui me concerne, je ne connais pas suffisamment l'Histoire de France pour en juger). Et l'histoire est vraiment époustouflante ! Charles IX, ce roi qui gouverna la France au XVIe siècle a vécu un règne totalement fou : une vie digne de roman. Et cela n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd : Teulé a ici habillement choisi son sujet.

MA NOTE : 9/10