Résumé :

Naomi, adolescente New-Yorkaise adoptée par ses parents alors qu'elle n'avait que quatre ans est devenue une jeune fille épanouie. Une jour, elle chute dans les escaliers de son lycée et perd la mémoire. Quatre ans de sa vie se sont envolés. A son réveil, un jeune garçon est à son chevet, un certain James dont elle ne se souvient pas. Grâce à l'aide de son père et de son meilleur ami Will, Naomi va se reconstuire.

Ce roman jeunesse (dès 12 ans) est très plaisant. Il aborde l'histoire d'une jeune fille en quête d'identité, complètement perdue entre passé, présent et futur (le roman est d'ailleurs découpé en trois parties : j'étais, je suis et je serai). Assez vite, Naomi reprend les cours, se (re)met à cotoyer des personnes dont le visage lui est inconnu alors qu'elle les connaît depuis des années. J'ai apprécié que la jeune fille se remette en question. Elle ne se reconnaît plus, cherche les raisons qui l'ont poussées à s'investir dans cet ennuyeux club pour l'album du lycée et se demande pourquoi elle porte si peu d'affection à son petit ami Ace.

Naomi est très touchante et tous les personnages de Zevin m'ont fait cet effet. Ils sont attendrissants, drôles et éloquents. J'ai apprécié l'écriture, simple mais efficace car bourrée de petites touches d'un humour qui fait mouche.

"_ Une soeur ?

C'était un mot étranger sur ma langue, du charabia.

Les soeurs, c'était un truc que les autres avaient, comme la mononucléose ou un poney" 

A travers une histoire clairement destinée aux jeunes filles, l'auteure a cependant évité les stéréotypes et ne tombe pas dans la facilité. Il serait dommage de passer à côté de cette jolie histoire.

Les avis de Cuné, Clarabel et Amanda Meyre tous aussi enthousiastes que le mien ainsi que celui d'Hérisson08.

MA NOTE : 8/10

Uglies

Scott Westerfeld

Pocket jeunesse

2007

432 pages

"Tally vit comme tous les jeunes de son âge dans le monde des Uglies, les moches. Elle attend avec impatience son anniversaire pour subir l'opération chirurgicale qui permet à tous ceux qui ont seize ans de devenir beaux et passer dans le monde des Pretties, où la vie n'est que fêtes et sourires éclatants. Mais elle va découvrir quelle machination se cache derrière la joyeuse simplicité de ce système..."

Uglies est le premier tome d'une trilogie (qui possède en fait cinq tomes). Cette série plaît beaucoup aux ados (roman à partir de 12 ans), à tel point que le livre n'est que rarement en étagères dans le secteur jeunesse de la médiathèque. Il m'a donc fallu le réserver... Vous vous en doutez, j'en attendais pas mal.

Je commence ma lecture avec plaisir, Westerfeld possède une écriture fluide et abordable, le roman se lit bien et l'histoire est accrocheuse. De plus, l'auteur est adepte des cliffhangers (surtout en fin de chapitre), ce qui fait monter la tension.

"_ Bon, dit Az avant de prendre une gorgée de thé. Je suppose que nous allons devoir tout te raconter, Tally.

_ Me raconter quoi ?

David prit une grande inspiration.

_ En quoi consiste exactement le fait d'être Pretty."

FIN DU CHAPITRE

Ce procédé m'a surtout permis d'accélérer mon rythme de lecture (face à tant de suspense, je suis d'une impatience folle (je suis sûre que vous me comprenez !)). Puis j'ai eu envie de me plonger totalement dans l'univers de Tally, d'essayer de la comprendre. Je ne lâchais plus mon livre !

La lecture est donc agréable et il est jouissif de découvrir des éléments déterminants pour la suite de l'histoire. Malgré tout, j'ai été un peu déçue car l'aventure prend assez vite le pas sur la SF. J'ai aimé ces moments où les personnages nous parlent des Rouillés (ce peuple disparu dont il ne reste que quelques ruines : c'est nous !). Cependant, l'imaginaire du monde futuriste est assez peu développé, à mon regret.

Au delà de ça, Westerfeld mène plusieurs réflexions (dictat de la beauté et totalitarisme dans une société pourtant évoluée). La plupart des jeunes acceptent de devenir Pretties avec joie, mais ceux qui connaissent les raisons pour lesquelles le gouvernement impose cette opération se rebellent. Je ne vais pas en dévoiler plus, il s'agit d'un élément crutial de l'intrigue !

Uglies se termine grâce à un superbe cliffhanger (il fallait s'en douter !) qui va me pousser à lire le 2ème tome, j'ai nommé Pretties... A suivre !

MA NOTE : 7/10

"Un geste, et tout bascule. Un adolescent de 14 ans, un médecin urgentiste, un flic en quête de vengeance, une mère qui se bat pour les siens, un homme anéanti par la mort de sa femme voient leurs destins désormais liés. Alors que le médecin passe plusieurs jours entre la vie et la mort, les événements s'enchaînent et tous seront entraînés par l'onde de choc."

 

L'équipe de Way To Blue m'a gentiment proposé une invitation pour l'avant-première de Tête de turc, premier film réalisé par Pascal Elbé. Et comme cela ne se refuse pas, je suis allée accompagnée de mon homme dans un grand cinéma hier soir, à Lille !

 

La projection fut suivie d'un dialogue avec l'acteur-réalisateur (car Elbé joue aussi dans Tête de turc). Pascal Elbé a évoqué sa passion pour la réalisation, le choix du thème du film, les acteurs avec lesquels il a décidé de travailler (qui sont en majorité des amis. Les figurants, sont pour la plupart des habitants de la cité dans laquelle le film est tourné). Les acteurs sont très bons. Je les ai tous trouvés humains et touchants.

J'ai trouvé ce film très réussi ! (et je ne suis pas la seule car toute la salle semblait conquise). Malgré un thème assez risqué, Elbé a su nous faire apprécier tous ses personnages. Là où il aurait pû manquer d'impartialité ou nous exposer des clichés faciles, il s'en sort bien. Il l'a lui même expliqué (et on le ressent durant la projection) : son film se veut objectif. Et c'est selon moi une très bonne chose.

Bora, 14 ans, accompagné de copains du quartier a balancé un cocktail molotov sous la voiture d'un médecin urgentiste qui intervient régulièrement dans la cité. Pris de panique, Bora a également sauvé cet homme, inconscient dans son véhicule. Grâce au parti pris d'Elbé, on se met à comprendre Bora sans pour autant excuser son acte (qu'il ne se pardonne pas non plus lui-même). Alors que sous d'autres angles, on l'aurait victimisé ou complètement haï.

Elbé explique qu'il considère son spectateur comme un adulte et qu'il lui laisse donc le choix de ses opinions. De même, il décide de ne pas exhiber les faits (pour Vahé, par exemple). Je trouve appréciable de ne pas être pris pour une enfant à qui l'on se doit de tout démontrer pour qu'elle comprenne.

Que dire de plus ? Je suis charmée par ce film qui évite les préjugés. Il nous fait part d'un sujet d'actualité en restant au plus proche de la réalité.

MA NOTE : 8/10

Synopsis :

"Fasciné par le cours de son professeur de sociologie à propos de l'Holocauste, Todd Bowden 16 ans et élève particulièrement brillant, se conscacre à des recherches sur le sujet. Un jour il croise un vieil homme en qui il croit reconnaître l'ancien directeur du camp de Patin, recherché pour crimes contre l'humanite, Kurt Dussander. Entre l'élève curieux et l'ancien nazi, d'étranges relations de pouvoir vont se nouer."

J'ai vu ce film dans le cadre du challenge Stephen King lancé par Neph. En tant qu'amatrice de cet auteur, j'apprécie notamment les adaptations cinés ou télévisions de ses romans. J'ai visionné Un élève doué sans savoir vraiment de quoi il retournait. J'ai donc été un peu surprise lorsque j'ai compris que le film centrait son intrigue sur la Shoah.

J'ai trouvé le film inégal, notamment dans son rythme. Il est longuet à démarrer puis tout s'accélère et s'enchaîne tellement rapidement qu'on n'a pas le temps de digérer les informations.

Le film baigne dans une ambiance pesante et suffocante. Ce sentiment de malaise que l'on éprouve assez vite ne cesse de croître pour enfin nous étouffer. Interdit à sa sortie en salles aux moins de 16 ans, Un élève doué est très cruel. L'élève doué en queston (Todd) apprend à son insu la fascination du mal. Il veut savoir exactement ce qui s'est passé dans les camps de concentration et se surprend à apprécier les détails sordides.

Ian McKellen est très bon dans ce rôle de vieux nazi barré car il est absolument détestable. La relation entre les deux personnages principaux (joués par McKellen et Brad Renfro) est très malsaine mais c'est cette relation qui est un des intérêts majeurs du film. Renfro (mort d'une overdose à l'âge de 25 ans, c'était en 2008) est également très bon, son personnage est d'une ambiguïté dingue, il m'a beaucoup épatée.

MA NOTE : 7/10

1/2

La voleuse de livres

Markus Zusak

Oh ! Editions

527 pages

2007

4ème de couverture : 

Une histoire étrange et émouvante où il est question :

   - d'une fillette

   - de mots

   - d'un accordéoniste

   - d'Allemands fanatiques

   - d'un boxeur juif

   - de vols

La quatrième de couv est assez énigmatique mais elle reflète totalement le style de l'auteur et le mode de narration. La première originalité du livre est sa narratrice : la mort. Elle est ici humanisée... Elle possède même des sentiments. La mort nous raconte donc l'histoire de Liesel, petite fille confiée à des "parents nourriciers" dans une Allemagne nazie qui va connaître les pires horreurs. 

Ajoutez à ce contexte émouvant une écriture remarquable, vous obtenez un livre bouleversant. Car j'ai trouvé l'auteur extrêmement à l'aise dans cet exercice de style. L'écriture est limpide, percutante voire même envoûtante. Zusak utilise à bon escient les figures de style (notamment la personnification que j'ai trouvé toujours très bien employée) :

"Remue-toi les fesses". Liesel les remua. Elle emprunta l'allée, monta les marches, hésita, puis abattit le heurtoir. Un peignoir de bain ouvrit la porte. Dedans, il y avait une femme au regard égaré [...]

"Communiste". Ce mot bizarre était partout, debout dans un coin, ou en train d'espionner dans le noir. Il portait un costume, un uniforme."

Ces figures de style enrichissent fabuleusement descriptions et émotions. J'ai lu quelques avis négatifs (blogueurs qui n'ont pas terminé le livre ou qui ont eu du mal à entrer dans l'histoire) et j'avoue ne pas les comprendre... Est-ce à cause de ces "notes" dont le titre apparaît en lettres capitales qui suspendent momentanément le récit ? Ou peut-être le découpage de l'histoire ? Le choix de la narratation ? Je trouve, au contraire que ces éléments apportent un souffle et une originalité à l'histoire.

La mort, qui conte l'histoire (et l'Histoire) m'est apparue comme un personnage (pour ne pas dire une personne) à part entière. Raconter n'est pas son métier, alors elle fait ce qu'elle peut. Souvent, elle nous livre des éléments avant qu'ils n'arrivent. Mais elle se justifie sur ce point : 

"Evidemment, c'est très impoli de ma part. Je suis en train de gâcher non seulement le dénouement du livre, mais la fin de ce passage en particulier. Je vous ai annoncé deux évènements, parce que mon but n'est pas de créer un suspense. Le mystère m'ennuie, m'assommme. Je sais ce qui se passe, et du coup vous aussi. Non, ce qui m'agace, me trouble, m'intéresse et me stupéfie, ce sont les intrigues qui nous y conduisent."

Ce procédé, je le trouve dingue ! Mais quand il est maîtrisé (comme ici), il ajoute du mordant à l'histoire... Et aussi beaucoup de frustration, car on sait que la situation décrite par le narrateur arrivera quoiqu'il se passe.

J'ai trouvé les personnages très touchants. Tous sont façonnés par l'auteur, de maniène très habile. On entre dans leur maison, on connaît les voisins, la famille et les amis de chacun. Rudy est très touchant, ainsi que Tommy (deux amis de Liesel). Les parents de la petite fille sont adorables (même si sa mère est assez revêche !) et Max (le juif que la famille cache dans le sous-sol) est un modèle de courage.

Vos l'aurez compris, ce livre est un véritable coup de coeur. Je rejoins l'avis d'Alicia (chez qui j'ai lu ce billet) qui m'a donnée envie de lire ce roman fort et poignant. Merci à elle !

MA NOTE : 9/10

Livre lu dans le cadre du Challenge Livraddict.

2/10