Undercurrent
Tetsuya Toyada
Kana
Septembre 2008
300 pages
Undercurrent est un manga que l'on pourrait qualifier de "social". Il retrace la vie quotidienne de Kanae qui gère un établissement de bains publics. Le mari de la jeune femme a disparu. Il n'a laissé aucune trace, son cadavre n'a pas été retrouvé, ... Kanae décide, avec l'aide d'une amie, d'engager un détective privé pour en savoir plus. Parallèlement, un jeune homme, (M. Hori) a été recommandé par le syndicat des bains publics pour prêter main forte à Kanae qui n'arrive plus à gérer toute seule l'établissement.
Derrière cette histoire mystérieuse se cachent deux intrigues. L'une concerne la disparition du mari de Kanae. La seconde, étonnamment, tient une place prépodérante. Elle aborde la quête de soi même et le refoulement de traumatismes liés à l'enfance. Le scénario est très bon : les intrigues sont bien menées et le dénouement inattendu. On se rend compte alors que la disparition du mari de Kanae n'était qu'un prétexte pour faire apparaître le personnage de M. Hori. Les dialogues sont fins, remplis de sous-entendus (que nous ne comprenons qu'une fois le manga terminé) et de touches d'humour. Les personnages, quant à eux, sont agréables, drôles et attachants. J'ai beaucoup apprécié découvrir leur histoire.
Lorsque j'ai commencé la lecture de ce manga (dont j'avais lu de bonnes critiques), j'ai été agréablement surprise par le réalisme des dessins. Les protagonistes se distinguent les uns des autres, mais ils possèdent tous des traits physiques qui leur sont propres. Aucune fioriture dans le portrait de ces personnages ne vient polluer la lecture des dessins. C'est un aspect que j'ai beaucoup apprécié. La simplicité et le naturel des dessins m'ont charmée et les subtilités de l'écriture m'ont convaincue.
MA NOTE : 9/10
Hunger games
Suzanne Collins
Pocket jeunesse
Octobre 2009
399 pages
Hunger games est maintenant devenu un véritable évènement dans la blogosphère (qui est d'ailleurs assez élogieuse à propos de ce roman ado). Le livre fait parfois débat, notamment par rapport à son sujet controversé. L'idée est simple mais osée : les jeux de la faim voient s'entretuer 24 enfants dont un seul rentrera vivant.
Un mot de l'éditeur :
Le premier point qui m'a plu, c'est le suspense que Collins installe progressivement. Je vous assure qu'il est très difficile de lâcher ce livre ! L'auteure met en place une tension continue qui devient parfois insupportable. On dort et on mange avec ces personnages dans la tête.
Les protagonistes sont un deuxième point fort. Collins les a façonnés (parfois caricaturés, admettons-le) avec méticulosité et l'empathie que l'on ressent envers eux est impressionante. C'est également pour cette raison que j'ai été autant absorbée par cette lecture. Il est intéressant de voir évoluer ces protagonistes dans une société tyrannique. La majorité de la population subit ces brimades et est asservi à un point effrayant. J'ai beaucoup apprécié Gale, qui affronte le pouvoir à sa manière. Apparemment le protagoniste sera davantage mis en avant dans le second volume, pour mon plus grand plaisir (car apparemment, il s'agit d'une trilogie).
A propos du style de Collins, quelques (petits) élements m'ont gênée. La masse d'interrogations que se pose l'héroïne, Katniss est parfois venu perturber ma lecture. La jeune fille est très adepte des questions/réponses et ne cesse de s'interroger. Alors oui, cela se justifie, mais j'ai trouvé que cela donnait parfois lieu à des monologues improductifs. De plus, certains éléments sont assez prévisibles, mais il s'agit, heureusement d'exeptions car l'auteure qui adore les retournements de situation sait, malgré tout, nous surprendre.
Le sujet en lui même est assez délicat... Ne serait-il pas malsain de lire avec délectation les atrocités physiques subies par des enfants ? Derrière cela, j'avais toujours en tête le gouvernement qui organise ces jeux. Donc non, je n'ai pas trouvé ce roman malsain. Collins propose bien ici une réflexion sur la manipulation qu'exercent les sociétés dictatrices sur leurs habitants. La télé-réalité est un outil utilisé afin d'assouvir la soif de pouvoir et de domination de cet état totalitaire.
L'auteure réussit à centrer son intrigue sur la psychologie des personnages et ainsi à nous faire oublier l'horreur de ce qu'elle nous décrit. Et n'oublions pas qu'une histoire d'amour vient enjoliver l'histoire; elle nous offre de la douceur dans cet univers impitoyable.
Comparé à Battle royale (pas lu) à propos des combats, à Uglies de Westerfeld où la réflexion de l'auteur sur la société totalitariste est semblable, ou encore à Acide sulfurique de Nothomb (pas lu), Hunger games n'a pas fini de faire parler de lui. Quant à moi, je vous en reparlerai très vite pour le second volume !
Beaucoup d'autres avis sur Bob.
MA NOTE : 8/10
1. horizon66 le 14-04-2010 à 08:21:06
Bonjour, bel article, oui joli texte. Bonne journée Stéphane..
2. gerry le 14-04-2010 à 10:50:50 (site)
J'ai adoré ce livre! Pourtant, je ne partais pas très convaincue, vu le thème.. Et au final j'ai bien accroché!
J'ai publié mon avis la semaine dernière
3. la-ronde-des-post-it (lasardine) le 15-04-2010 à 08:41:51 (site)
on a du mal à le lâcher, ça c'est vrai!!
j'attends avec impatience le deuxième tome!!!
tu dis qu'il a été comparé à "Battle royale", j'ai vu la même chose aussi au moment où j'ai lu "Hunger Games"... du coup j'ai lu BR après pour me faire une idée... et bien en fait, rien à voir, si ce n'est dans le concept de base!!
4. genie92 le 16-04-2010 à 20:16:46 (site)
Je viens te dire toute mon admiration pour ta sélection de livres, mais surtout pour tes lectures rapides quand moi je suis sur le même depuis 1 mois et pourtant il m'intéresse ! !
Je donne la préférence pour le cinéma et d'autres activités artistiques qui me prennent beaucoup de temps, ce serait mon excuse ! !
Bon WE à toi
avec toute mon amitié
genevieve
Old Boy
Tsuchiya Garon & Minegishi Nobuaki
Kabuto éditions
8 tomes
Un mot de l'éditeur :
J'ai découvert ce manga par hasard. J'avais vu le film du même nom mais mes souvenirs étaient assez flous. Le film est (librement) inspiré du manga mais selon certaines scènes dont je me souvienne, il est beaucoup plus noir et plus violent également.
J'ai adoré l'atmosphère que dégage ce manga : tendue et angoissante. Le héros cherche tout d'abord qui l'a enfermé. Une personne prête à dépenser une somme inimaginable pour l'enfermer pendant 10 ans puis qui le laisse sortir.. Quel homme serait assez haineux pour faire ça ? Et sutout pourquoi ? Nous nous posons les mêmes questions que Gotô et même si le mystère se désaipaissit peu à peu, le suspense est insoutenable. L'intrigue est un des points fort de ce manga.
Les dessins sont très inspirés du cinéma (flash-back, zoom avant, zoom arrière, variété des plans, axes de prises de vue étonnants comme plongée ou contre plongée). J'ai beaucoup apprécié la précision de ce travail réalisé par le dessinateur. Les personnages, eux, sont bien distincts, chacun possède ses propres traits physiques, ce qui m'a permis de les différencier sans aucune difficulté (ce qui n'est pas toujours le cas dans les mangas).
Quand à la psychologie des personnages, elle est également étudiée. On cerne vite chacun des protagonistes. Le scénario, quand à lui est assez bien pensé puisque le suspense est instense. J'ai apprécié les retournements de situation. Certains éléments m'ont moins convaincue (comme l'hypnose) mais globalement, j'ai été très enthousiasmée par cet Old boy.
MA NOTE : 8/10
Vu en avant-première en présence du réalisateur,
Kim Chapiron qui signe ici son deuxième film.
Sortie prévue en juin 2010
Sortie le 23/06/2010
Durée : 1h30
Film américain
Synopsis :
Une fois terminé le visionnage de Dog Pound, le film m'a laissé avec toutes mes émotions dont je savais plus me séparer. Le soir même, je pensais à Butch, Davis et Angel. Le lendemain, je me remémorrais certaines scènes du film... Dog Pound est un film choc, un film que je ne suis pas prête d'oublier. A priori, je rapprochais ce film d'Un prophète d'Audiard (que j'avais adoré), car tous deux abordent l'univers carcéral. Mais ces films sont bien distincts et en plusieurs points.
Ici, le réalisateur aborde la délinquance juvénile (qui peut aller très loin dans certains cas). Chapiron s'est rendu pendant six mois dans deux prisons juvéniles américaines. Il dresse le portrait de jeunes qui l'ont touché et décrit cet univers, semble-t-il avec justesse. Certaines scènes sont intolérables, pourtant, la violence est une réalité.
Les acteus principaux, qui sont Butch (Adam Butcher), Davis (Shane Kippel) et Angel (Mateo Morales) excellent dans ces rôles. Adam Butcher possède un charisme impressionant. Les autres acteurs, sont, pour la majorité d'entre eux, d'anciens détenus. Le caïd, par exemple, joué par Taylor Poulin est un ex-détenu (qui l'est redevenu après le tournage du film !) et était lui-même caïd dans sa "vraie" prison.
J'ai porté une attention particulière à la BO car elle m'a interpellée tout de suite. A mon étonnement, les morceaux sont parfois aux antipodes de la situation exposée. Pourtant, je les ai trouvés très appropriés. Certains redonnent de l'espoir, d'autres nous imprègnent de l'ambiance que vivent les personnages.
Ce film choc est à voir rien que pour ses personnages qui offrent des moments émotionnellement très fort.
MA NOTE : 8/10
Sortie le : 14/04/2010
Durée : 1h58
Film iranien
Synopsis :
Waytoblue m'a à nouveau contactée pour assister à l'avant-première de ce film déjà primé à plusieurs reprises (prix de la Semaine de la critique à la Mostra de Venise 2009 et Grand prix du jury au Festival Premiers Plans d'Angers 2010). Merci à eux.
Le réalisateur, présent lors de cette avant-première nous a expliqué que ce film était une fiction mais que la censure iranienne ne lui a pas laissé d'autre choix que de mentir sur la nature de ce tournage. Homayoun a donc prétendu tourner un documentaire sur la ville. Dans ces conditions, l'équipe n'a disposé que de très peu de temps (18 jours seulement). Il est très intéressant de suivre l'évolution de ce film (de sa création à sa diffusion) pour rendre compte des moeurs iraniennes.
Malgré ce parti pris pour la fiction, le film possède des airs de documentaire. Nader T. Homayoun a réussit à capter l'ambiance de la ville, à nous transcrire les états d'esprit des habitants (représentés par des acteurs qui ne sont pas des professionnels). Les acteurs sont d'ailleurs très bons car naturels. Nader T. Homayoun souhaitait s'éloigner au plus des acteurs formés dans les écoles privées iraniennes qui jouent de façon très stéréotypée. Et ce pari est réussit.
Derrière ce film "social" se cache des réalités très rudes (traffics, pauvreté extrême, prostitution). Homayoun est un réalisateur engagé qui critique ouvertement le gouvernement iranien, son film est donc très pessimiste. Téhéran se définit lui-même comme "un polar à l'iranienne" mais j'ai trouvé que le rythme relevait du documentaire plus que du polar. Certains passages sont un peu longs et je crois que le film souffre de la fugacité du tournage.
Je suis ravie d'avoir assisté à cette séance et me réjouis qu'un réalisateur prenant autant de risques pour tourner un long-métrage voit son film récompensé.
MA NOTE : 7/10
1. genie92 le 06-04-2010 à 09:09:08 (site)
Pour ma part j'ai vu un film "les invités de mon père"qui m'a enchantée du fait des acteurs principaux Fabrice Luchini et Karin Viard, et malgré un sujet scabreux, la délivrance de papiers pour des émigrés ayant l'intention de s'installer en France. C'est irrésistible de drôlerie et de malice, et je t'engage à aller le voir si tu le peux. Quant à celui dont tu parles, il sort mercredi et donc faut-il ou non aller le voir, il me semble que c'est plutôt un documentaire de plus sur Téhéran et ses problèmes !...
bon soleil à toi pour cette journée unique, ... amicalement
genevieve
2. geybuss le 12-04-2010 à 12:08:23 (site)
Je n'en ai pas entendu parlé. Bien entendu, mon super gaumont n'en a pas fait la pub ! Mais je note, car le sujet m'intéresse. Je vais voir si le film passe dans une autre salle, plus art et essai.
Commentaires
1. Mo' la fée le 21-10-2010 à 08:36:42 (site)
Bonjour,
moi aussi j'avais apprécié ce manga, premier album qui me sortait des univers de Taniguchi et de Tezuka. La cohérence de ce récit m'a permis de me tourner ensuite vers d'autres auteurs, tout en laissant une place particulière à cet album. Je garde beaucoup d'images en tête pourtant, ma lecture commence à dater